Olimpia Coral Melo, au nom des femmes Mexicaines

En 2011 au Mexique, Olimpia Coral Melo  âgée  de 18 ans,  a été victime d’une horrible campagne de  harcèlement et de haine sur les réseaux sociaux après que son petit ami de l’époque a posté sur le web, sans son consentement, une vidéo de leurs ébats amoureux  qui a fait le tour de la toile dans un temps long  et presque infini. Et bien sûr vue par les dizaines de milliers d’habitants de sa ville natale, Huauchinango, située en haute montagne à deux heures de route de Puebla, la capitale de l’Etat.

A partir de là, sa vie se transforma en un véritable enfer  et la mena à tenter  de mettre fin à ses jours  à trois reprises. Mais, soutenue par ses proches et particulière par sa mère, elle releva la tête et un grand défi. Etudiante en droit  quelques année plus tard, elle se lança dans la rédaction d’un projet de loi qui été adopté en 2021  et qui porte son nom  “loi Olimpia”.

Un text  qui punit sévèrement ceux qui  enregistrent et diffusent des images à caractère sexuel sans le consentement des personnes concernées.Une grande première dans cet immense pays d’Amérique centrale.

A 3o ans, Olimpia est devenue une activiste efficace au service des droits des femmes. Aujourd’hui, ses conférences et ses ateliers sont courus dans tout le Mexique. Au point ou le prestigieux magazine américain Time lui a consacré un reportage  en la présentant comme l’unes des 100 personnalités les plus influentes dans le monde en 2021

Mais Olimpia Coral Melo  n’est pas dupe. Elle sait que tout ou presque reste à  faire. Elle sait que pour la majorité ecrasante et irréductible des machistes  et des  mysogynes, elle restera touours “la pute” qui a séduit les grands médias.

Interrogée quelques semaines plus tard par un l’un des plus grands quotidiens, mexicains, El Pais, avide de savoir ce qui pu l’aider  à devenir une féministe, libérée, sincère et engagée, Olimpia Coral Melo a donné cette réponse  à la fois simple et puissante.

J’ai rencontré le féminisme lorsque ma mère, au lieu de me gifler, m’a apporté son soutien. Elle était déterminée, même si elle pleurait. Elle a soulevé mon menton etm’a dit : “Je mourrais de honte si ma fille était une voleuse, une meurtrière ou même si elle avait maltraité un chien. Mais il n’y a pas à avoir honte d’un corps nu.” Puis elle a désigné une par une toutes les cousines qui se trouvaient dans la pièce : “Elle baise, elle aussi, moi aussi, le président aussi, ce n’est pas un crime. Tu n’as rien fait de mal et tu n’es coupable de rien.” Ça m’a permis de relever la tête. Le féminisme m’a sauvé la vie. Si j’avais su tout ce que je sais aujourd’hui, je n’aurais peut-être pas tenté de me suicider. Je n’aurais pas souffert comme j’ai souffert. Je ne me serais pas rejetée moi-même. Je n’aurais pas été dégoûtée par mon propre visage et ma propre peau“.

(Extrait d’une interview publiée par “El Pais”, Mexique, et relayée par l’hebdomadaire  “Courrier international” du 3 février 2022)

 

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