C’est la confirmation d’un grand talent en Espagne. En effet, María Velasco, vient de recevoir le Prix national de littératurer dramatique 2024 pour sa dernière pièce de théâtre  intitulée « Primera sangre » – First Blood en anglais . Elle succède au palmarès à Paula Carballeira. La première de la pièce a eu lieu le 26 avril dernier  au Centre Dramatique National, Théâtre Valle-Inclán. 

Ce prix est doté d’une compensation financière de 30 000 euros. La native de Burgos , titulaire d’un doctorat  en communication audiovisuelle de l’Université Complutense de Madrid, n’en est pas à son premier coup d’essai puisqu’elle avair raflé  le Prix Max de la meilleure création  théâtrale pour « Talaré aux hommes de la terre« .

Le thème choisi par l’auteure, scénariste et réalisatrice,  pose des interrogations fortes  : « éduquons-nous dans la peur ? », « la culture du viol est-elle une réalité cachée au grand jour ? ».  Dans le synopsis présenté  par le Centre dramatique national, la pièce évoque évoque une jeune fille kidnappée et assassinée dans les années 90, dont l’affaire a été classée sans suite sans que le coupable soit trouvé.   « Absente et présente (les morts ne respectent pas le repos), Laura interroge les voisins de son âge, le commissaire chargé du dossier et un éducateur : Est-ce qu’on éduque dans la peur ? La peur évite-t-elle le danger ou évite-t-elle la vie ? La culture du viol est-elle une société secrète au grand jour, comme le dit l’anthropologue et militante Rita Laura Segato ? Avec quelles structures d’abus vivons-nous aujourd’hui ? Comment les hommes vivront-ils le changement de paradigme à venir ?  Une pièce à mi-chemin entre le mémorial et le document, le thriller et l’histoire de fantômes« . 

Pour expliquer son choix, le jury,  présidé par Jesús González, qui n’est autre que le directeur général adjoint de Promotion du Livre, de la Lecture et de la Littérature Espagnole, a rappelé les qualités de l’ouvrage : « la force dramatique d’un texte fabuleux avec un beau langage lyrique. Avec un style unique et très personnel, María Velasco parvient à amener le théâtre en tant qu’art à son expression maximale, en communiquant, par un dialogue direct, une histoire conçue de manière totalement scénique. À mi-chemin entre le mémorial, le document et l’histoire gothique  » Premier Sang nous incite à réfléchir sur des réalités qui bouleversent tout le tissu social et nous confrontent, avec une délicatesse exquise, à la terreur provoquée par les abus et la mort de femmes et de jeunes filles« . 

@Faycal CHEHAT