Lee Miller, une photographe dans la guerre
La Photographe Lee Miller est une femme passionnante qui a vécu mille et une petites et grandes aventures durant les 70 ans qu’a duré sa vie. « Lee Miller » le biopic que lui a consacré Ellen Kuras , ancien directeur de la photographie de l’immense Martin Scorcese, avec la participation multiformes de Kate Winslet est en sortie mondiale depuis le 9 octobre.
L’actrice américaine s’est investie moralement, intellectuellement et financièrement dans un projet qui lui a demandé d’y consacrer sept années de sa vie. Elle y joue avec un belle émotion et une redoutable efficacité le rôle de l’ancien mannequin devenue reporter photographe de guerre dans l’ultime embrasade du terrible deuxième conflit mondial.

Né à New Yorken 1907, Lee Miller a été dans sa jeunesse un manequin très demandé. Son père à été le premier à la prendre en photo. Avant que les plus célèbres photographes de mode ne la lachent plus après avoir été découverte par Condé Nast, le patron de Vogue le plus emblématique des mgazines américains. Comme dans les années 30, Paris n’est jamais loin lorsqu’il s’agit de mode et de créativité, la new-yorkaise décide de rejoindre la capitale française où elle fait la rencontre de l’un des plus grands chasseurs d’images, Man Ray, dont elle deviendra à la fois l’apprentie photographe, la muse puis l’amante.
Les événements s’accélèrent. Quand l’Europe et le monde entrent en guerre pour battre en brèche l’hégémonie de l’Allemagne nazie, Lee Miller vit à Londres avec l’artiste Roland Penrose tout en continuant à faire des photos pour l’édition britannique de Vogue. Le Blitz, de septembre 1940 a mai lui offre une première expérience de photo-journaliste. Mais cela ne lui suffit pas. Certes, elle finit par obtenir une accréditation des forces alliées dès 1942, mais elle la limite au champ londonien
Et bien sûr, cela ne répond toujours pas à son ambition. Elle veut être témoin et partie prenante le plus près possible du brasier. A force de volonté, d’engagement, de courage, elle est la première à casser les codes assez durs imposés par l’armée américaine qui considère que la place des femmes n’est pas en première ligne : là où le feu fait rage.
Le précieu sésame, elle l’a enfin en 1944 et 1945. C’est dans la ville de Saint Malo (Ille-et-Vilaine) placée sous un déluge de feu allemand qu’elle offre le mielleur de son talent avec un cran incroyable. Son implication lui permet de suivre l’avancée des troupes alliées vers l’Est, jusqu’aux camps de concentration se sinistre réputation de Dachau et de Buchenwald . Ses photos et ses articles témoigneront de l’indicible.
Dans la foulée, accompagnée cette fois d’un autre reporter de guerre, celui de Life Magazine, David Scherman, elle va prendre des clichés en noir et blanc dans un appartement de Munich où résidait régulièrement Harold Hitler . Elle y pose nue dans la baignoire à côté du portrait du chef nazi. Comme une confirmation, s’il en était besoin, de la triste fin du régime le plus destructeur et effrayant du 20e siècle.
Kate Winslet qui a passé au peigne fin la vie de Lee Miller en dépouillant les très nombreuse archives laissées par cette artiste américaine engagée dans la vraie vie – dont un trésor de 60 000 photos – a pu découvrir que l’intérêt de la reporter de guerre s’est prolongé au-delà du silence des armes. Comment ? En couvrant les abus commis dans l’impunité par les vainqueurs de la guerre sous forme de réglements de compte, les violences sexuelles et physiques, les humiliations faites aux femmes, tondues parce que soupçonnées de collaboration avec les Allemands.
Dans un entretien accordé à un média françai, l’actrice, biographe et productrice américaine du film a expliqué pourquoi, elle a tenu a narrer en particulier ce pan de la riche vie d’une femme qui a décidé d’aller au charbon pour témoigner de la démence et de la violence humaine, alors qu’elle pouvait se calfeutrer dans une vie confortable loin de tous les fracas. Puis, attendre la sortie des ténèbres.
Quelques liens.
Le film : « Lee Miller », drame historique d’Ellen Kuras, avec Kate Winslet, Andy Samberg, Alexander Skarsgard, Noémie Merlant, Marion Cotillard… 1 h 52.
Une exposition de 54 photographies l’exposition «Lee Miller, Saint-Malo assiégée, août 1944», se tient encore jusqu’au 3 novembre , Chapelle de la Victoire, rue de la Victoire à Saint-Malo intramuros.
Le site des archives de Lee Miller, 4.000 photos sont accessibles gratuitement.
Le podcast de France Culture dans sa série Les Grandes Traversées, intitulé «Lee Miller, une combattante».
Commentaires