Maria Agresta et Fatma Said enchantent Guizeh

Il est connu que l’Egypte a un faible pour l’opéra et la scène lyrique. Et dans le pays qui a donné naissance à la grande diva qu’était Oum Kalsoum défilent régulièrement de grandes voix à l’occasion d’événements organisés sur son sol.

Le dernier en date  a eu lieu le 11 octobre dans le merveilleux cadre sis non loin de la mégapole cairote et posé aux pieds des Pyramides de Guizeh. Un décor unique au monde en présence d’un  ensemble de 200 musiciens et choristes  et un public estimé à 2 500 personnes venues des cinq continents.

Dans un programme riche, avec la participation du fameux orchestre et de  la chorale de Teatro di San Carlo de Naples, accompagnés des chanteurs d’opéra de renommée internationale, deux stars féminines méditerranéen- nes faisaient partie des invité(e)s. En l’occurence, la soprano italienne Maria Agresta et son homologue l’Egyptienne Fatma Said.

 

La nouvelle Tosca transalpine

Maria Agresta, d’abord. En italie, royaume de l’opéra s’il en est, la native de Salerne dans le sud de la Grande Botte  est réputée pour ses prestations haut de gamme dans  des rôles classiques. Elle avait commencé par frapper les esprits il ya douze ans en chantant Elena dans Les Vêpres siciliennes au Teatro Regio de Turin, sous la direction de Gianandrea Noseda.

Mezzo-soprano à la base, elle est aujourd’hui une soprano lyrique et dramatique de haut vol. Il faut dire que sous la direction magistrale de sa professeur Raina Kabaivanska, elle a su faire évoluer son art de façon spectaculaire.Les rôles féminins proposés par les plus grands, Verdi, Puccini ou Bellini semblaient composés spécialement pour elle.

 

Celle qui dans un entretien passionnant accordé le 27 septembre 2022 au magazine spécialisé Première Loge avait confié qu’adolescente elle rêvait de faire le  métier de gynécologue “ j’aurais voulu aider à donner naissance à des enfants”  donne depuis pres de trois lustres maintenant du plaisir  au fans des belles voix lyriques.

Du royaume sacré des grandes dames, elle dit être une admiratrice  de Madame Callas  dont elle aime tout : “ Je crois qu’elle a vraiment inauguré une ère nouvelle, nouvelle ou unique, je ne sais pas. Au-delà de la beauté de l’instrument,  a confié le 16 mars 2020 l’Italienne dans les colonnes du magazine du monde lyrique forumopera.com, elle avait un phrasé, une manière inconnue avant elle d’interpréter ses personnages qui marque durablement et puis il y a le timbre de sa voix qui imprègne de façon indélébile les rôles qu’elle a chantés“. Callas et les autres voix  :  “Ma professeur Madame Kabaivanska parce que je crois qu’au-delà de la beauté de sa voix, c’est une très grande interprète.  Mesdames Freni et Scotto,  Madame Tebaldi, Marilyn Horne...” Le talent est doué pour reconnaître les autres talents.

               Une soprano égyptienne très demandée

Fatma Said, ensuite. La jeune soprano égyptienne Fatma Saïd, celle qui compte désormais parmi les stars internationales du chant lyrique. La Cairote  a exprimé à maintes fois son enthousiasme de collaborer à nouveau avec l’orchestre et la chorale de Teatro di San Carlo, après avoir été invitée plusieurs fois sur ses planches à Naples.

Fatma Said

Après avoir obtenu un diplôme du Conservatoire du Caire en 2009, elle se lance dans un voyage musical qui l’a d’abord menée à la Hanns Eisler School of Music de Berlin, puis au prestigieux théâtre de l’Académie de La Scala de Milan.

Sa voix marie, dans la diversité des interprétations et des timbres linguistiques chantés en différentes langues, couleurs vocales et musicales (opéra, opérette, zarzuela, comédie musicale, pop, jazz, swing).

Fatma Saïd a déjà donné plusieurs concerts de gala dans de prestigieux sites touristiques en Egypte : au Musée des civilisations, au Grand Musée égyptien et au Palais historique de Abdine. Dans son dernier EP Hommage à Abdel-Wahab, sorti il y a quelques mois, elle revisite le répertoire du compositeur et chanteur égyptien Mohamad Abdel-Wahab. Sous les arrangements de James Whitbourn, elle interprète les oeuvres célèbres de la star la plus populaire de son époque mais à la manière d’une chanteuse d’opéra classique.

Après la sortie magique à Guizeh, Fatma Said, 31 ans seulement,  s’apprête à charmer  d’autres publics très connaisseurs. Cette fois sur le continent européen avec  cinq dates retenues dans des salles prestigieuses.

Le 6 novembre sur la scène du  Gina Teatre de Liceu à Barcelone, le 16 novembre au Zurlu PSM Turlcell Stage  à Istanbul, le 27  novembre au Konzerthaus de Vienne, le 29 novembre au Bozar de Bruxelles et enfin  le 7 décembre au Stephansdom de Vienne. Un sacré programme.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

 

 

 

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