Maissa Bey, Algérie : ” Le formidable pouvoir de l’écriture”

Si la violence continue à alimenter mon oeuvre  ? Oui, elle détermine mes colères et mes prises de position, et je n’ai pas d’autre moyen que d’écrire pour les exprimer. Il ne s’agit pas de violence de manière abstraite, mais de violence parfois minime qui crée en moi cette révolte et un sentiment d’impuissance.

Je ne me suis pas engagée en politique ni dans la vie publique, je n’ai pas cette force, ou cette envie de m’exposer, mais depuis toute petite, quand je me sentais contrariée, j’écrivais des histoires. Personne ne les lisait, je changeais la fin pour qu’elle soit belle, idyllique et cela m’apaisait.

En même temps je prenais conscience, avec un certain étonnement, que l’écriture avait un pouvoir formidable. À force de mots et d’imagination, on peut maîtriser une colère et modifier notre rapport aux événements”.

“Où en sont les femmes en Algérie ?  “Souvent on assimile le mot « femme » au mot « victime ». Pour beaucoup encore, la femme est une victime née, prédestinée à être exploitée, violentée, réduite à un objet de désir et de haine. Mais les choses sont en train de changer ; doucement mais sûrement. En dehors de l’espace public, encore hostile car essentiellement masculin, les femmes prennent en charge leur propre vie”.

(Extraits d’un passionnant entretien  paru dans les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique, novembre 2021)

L’Algérienne  Maïssa Bey est l’auteure de 3 pièces de théâtre et  de  9 romans . Le dernier, ” Nulle autre voix”  est paru en 2018   aux éditions de l’Aube

 

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