Lobna Mlika : “Pour moi, être féministe était une évidence”

L’actrice et comédienne tunisienne Lobna Mlika s’est vue décerner au cours du mois de novembre  le « Prix de la Meilleure interprétation féminine » pour son rôle dans  « Hlimt bik el bareh » (“J’ai rêvé de toi hier”).

Une pièce de théâtre  dont la première a été donnée  à l’occasion du festival « Les Saisons de Création”. La native de la région de Sousse a été initiée à l’art théâtral à l’Institut Supérieur des Arts Dramatiques de Tunis.

Elle a interprété des rôles importants, entre autres dans les pièces “ Khamsoun », « Yahya Yaich », « Violence », « Peurs » produites par la célèbre compagnie du “Nouveau Théâtre”.  En tant qu’actrice de cinéma, elle a joué dans  “Le Professeur“, “Le Feu” ou  “Saida Manoubya“…

En 2017, Lobna Mlika, également présidente de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), avait présenté  dans le cadre de la Journée internationale de la femme, une performance de 30 minutes  jouée par des  jeunes de l’Université féministe Ilhem Marzouki consacrée au projet de  l’inégalité de l’homme et de la femme devant l’héritage. F.C

 

 

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Je crois que, très tôt, j’ai réalisé que les femmes peuvent être affectées de manière disproportionnée par toutes les formes de violence et de discrimination dans toutes les sphères de la vie, donc être féministe, pour moi, a été comme une évidence et collaborer avec une association comme l’Atfd me permet de me sentir moins seule et m’aide à contribuer, à travers des ateliers de théâtre, à leur combat qui est aussi le mien. Un combat pour la pleine égalité avec les hommes.

Enfant, j’ai eu  la possibilité de participer à des ateliers de  théâtre et de chants  et d’assister à des films dans le cadre des activités culturelles de la maison de culture de Hammam-Sousse. Et je crois que c’est ce qui m’a permis de m’ouvrir sur le monde des arts et de me décider à en faire mon métier. Il y a eu des résistances dans la famille au début, mais quand ils ont réalisé que j’étais décidée ils m’ont soutenue et je leur en suis reconnaissante.

Je crois qu’il faut juste tenir bon et aller jusqu’au bout pour réaliser ses rêves. Les vieux préjugés existent pour être transgressés… Même dans le milieu théâtral on a encore du chemin. Je suis consciente qu’être femme actrice-créatrice et qui s’essaye à de nouvelles formes théâtrales peut déranger et susciter des résistances mais ma réponse c’est la persévérance et le propos artistique lui-même.

(Propos extraits de l’interview que l’actrice et femme de théâtre a accordé au quotidien national tunisien “La Presse” daté du 25 novembre 2023 )

 

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