Leïla Slimani : “Pour moi, le foot est une histoire forte et familiale”
Si certains intellectuels ont le football honteux, d’autres, souvent illustres, ont été ou en sont de fiers passionnés. L’écrivaine marocaine Leïla Slimani fait partie des seconds.
Et ce Mondial 2022, disputé au Qatar, marqué par la formidable aventure des Lions de l’Atlas qui ont atteint le dernier carré, battus difficilement par la France, a donné l’occasion au Prix Goncourt 2016 pour “Chanson Douce” de lancer son coup de coeur pour ce sport universel. Et de parler de son père, ancien patron de la Fédération marocaine de football (FRMF), qui lui a transmis la flamme.
Fille d’un ancien président de Fédération
“Une histoire forte. Je suis la fille d’un ancien président de la Fédé- ration de football du Maroc. Mon père était président, la seule fois où le Maroc a remporté la Coupe d’Afrique des nations, en 1976. Il était un passionné de football.
Je suis née moi-même durant un match. Mon père a fait attendre ma mère pour aller à la maternité. Il ne voulait pas s’y rendre tant que le match n’était pas terminé.
Je suis née dans le football, comme Obélix est tombé dans la marmite. Je me souviens parfaitement de l’édition 1986 et de la défaite du Maroc face à l’Allemagne. J’avais 5 ans et je me souviens de la tristesse de mon père. On a toujours regardé les matches en famille. Pour moi, il s’agit donc d’une histoire forte et familiale“.
La magie du football:
“J’aime la joie collective qu’il procure. Nous sommes tous ensemble, tendus vers un même but. Le suspense est puissant. On a l’impression que tout peut arriver en quatre-vingt-dix minutes.
On l’a vu avec le Maroc. Une équipe peut se révéler, avoir une sorte de vista, se créer un destin.
Tout n’est pas fermé car tout ne dépend. pas seulement de l’argent. Nous ne sommes pas uniquement dans le pragmatisme. Il y a une sorte de magie“.
( Extrait d’un entretien paru dans les colonnes de l’hebomadaire “Le Journal du dimanche” du 12 décembre 2022)
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