Joan Baez: “Il est bon de parler librement de nos souffrances”

Alors qu’elle a fêté  ses 82 an le 9 janvier dernier, la chanteuse américaine Joan Baez,éternelle icône de la musique internationale et formidable activiste pour les libertés et contre toutes les injustices, économiques, sociales, politiques, dans son pays et dans le monde, est plus que jamais active.

Comme nous le fait découvrir le documentaire “Joan Baez I Am A Noise” réalisation collective signée Karen O’Connor, Miri Navasky et Maeve O’Boyle. L’artiste s’y lâche comme jamais et n’élude aucun sujet.

Du plus général au plus intime.Comme lorsqu’elle évoque pour la première fois les abus dont elle a été victime de la part de son père. Ses multiples engagements politques dans les années soixante symbolisés notamment  la marche sur Washington au côté de Martin Luther King.

Ce qu’elle regrette dans la période actuelle,c’est de voir que tous ceux qui sont en mesure de mener des combats sont dispersés. Selon elle, “les penseurs sont isolés, les organisations suivent chacune leur chemin…”. Ce leadership indispensable est absent à tous les étages. Y compris dans le monde de la musique.

Côté rassurant, Joan Baez est ravie de voir ces dernières années une formidable libération de la parole dans  nos sociétés, homme et femmes cofondus.Evoquer les souffrances n’est plus un tabou ni une honte.

” Tout a une limite et nous avons vécu trop longtemps dans une société où parler de problèmes psychologiques était perçu comme une forme de faiblesse. Et c’est une erreur qui nous rend tous pires. Il n’y a rien de mal à avouer que vous êtes déprimé ou anxieux. S’entraider ne peut pas être un moment gênant ou embarrassant, cela devrait être la norme et cela devrait être ce qui définit notre société. C’est pourquoi il est bon de parler librement de nos souffrances. Je suis heureux que l’une des questions les plus abordées dans le film, comme nous l’avons vu dans la présentation, soit précisément celle-ci. Il est nécessaire de déstigmatiser les problèmes mentaux”.

(Extrait d’un entretien paru dans les colonnes du quotidien espagnol El Mundo du 21 février 2023)

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