Avant d’être l’auteure du best-seller  «Les 7 clés du leadership féminin, diriger avec la tête et le cœur »,  la femme d’affaires canadienne Janie Duquette était avocate de formation et productrice de métier. Janie est tombée dans la marmite des affaires à 28 ans, quand elle devient PDG d’une entreprise appartenant à Donald K Donald. Elle participe ensuite à la conquête des palmarès par La Chicane, Corneille, Dany Bédar et Jonas, dont elle gère aussi la carrière.Après 15 ans de métier, un éditeur suggère à Janie de raconter son parcours. Ce qui donne naissance aux 7 clés du leadership féminin. Janie œuvre depuis dans le domaine de la communication et de la création de contenus. Via sa nouvelle entreprise, Groupe Alma ma terre, elle propose diverses initiatives qui encouragent le leadership au féminin  grâce à des conférences, services conseils, mentorat et autres  programmes de formations en ligne.  Son deuxième ouvrage « Faire une femme de soi » a été publié récemment et Janie anime désormais une émission de radio (et un podcast) du même nom où elle reçoit des femmes leaders dans le domaine artistique, des affaires et du monde politique. 

Janie, le magazine Méditerranéennes  est heureux de vous accueillir.  Nous voulions inviter une femme inspirante  et votre parcours nous a semblé incontournable.

 Méditerranéennes.Simone de Beauvoir a écrit « on ne naît pas femme on le devient». Cette phrase restée dans l’histoire  met en lumière le titre de  votre nouveau livre. L’idée était de faire le parallèle avec ces femmes qui prennent en main leur destin et se permettent tout simplement d’être elle-même ?

Janie Duquette. Je suis née dans une  famille où on m’a toujours dit « tu peux tout faire », même si ma mère et ma grand -mère ont vécu dans une période où leur liberté d’action était assez limitée. Elles m’ont encouragé dans mon ambition et l’envie d’étudier car pour elle ce n’était pas vraiment possible. Notamment pour ma grand-mère. Et c’est d’ailleurs en travaillant fort que j’ai découvert mes compétences de leader même si à l’époque c’était si peu valorisé pour les femmes et  bien plus accentué chez les hommes.  Je me suis mise beaucoup de pression. J’avais un sentiment de culpabilité de ne pas être assez . Tout en niant une belle partie de moi. Mon côté femme. Vers 30 ans, je me suis enfin reconnectée avec ma féminité. Et j’ai pu mettre en lumière l’avantage d’être une femme. De là, j’ai commencé l’écriture de mon premier livre. 

Parlez-nous de votre enfance. Étiez-vous une fille déjà très dynamique et peut-être un peu espiègle ?                                                                                                                                                                           

Fille unique, famille monoparentale sans aide sociale, j’ai connu beaucoup de solitude. J’ai beaucoup déménagé et je ne pouvais pas suivre les cours en continu. Mais j’ai pu découvrir les arts et notamment la musique. A l’école, je découvre tout l’univers de la production. Ironie du sort, 30 ans plus tard, je deviens productrice de musique et agent artistique.

Études juridiques et avocate de formation.C’était un choix orienté par tes parents ?                                                                                                                                        

Pour faire plaisir à mes parents, je me suis engagée dans cette profession. Mais ça été utile pour moi : pour trouver des repères, me recadrer dans un cercle d’excellence, c’était une période difficile.  J’ai pratiqué dans un cabinet pendant 5 ans et ensuite j’ai basculé dans la production.Mes parents avaient raison, car avec cette formation de juriste j’ai pu gagner une certaine crédibilité et des capacités à m’exprimer dans le monde du show-business. 

Et les hommes dans tout ça ? Comment  gérez-vous  votre communication avec les hommes dans le  domaine professionnel ?                                                                                                                           

J’ai travaillé tôt. A 18 ans, je servais des verres dans les bars et j’ai appris  comment tenir « les prédateurs au garde à vous » en leur enlevant leur potentiel de séduction en quelques secondes. J’ai gardé les hommes loin de moi. Je me suis forgée  une super carapace pour ne pas avoir l’air attirante. Mais cela a mis en berne ma vie amoureuse que j’ai quelque peu sacrifiée. J’ai aussi connu le harcèlement et j’aimerai passer un message aux femmes. Aujourd’hui il y a deux choses qui existent et que j’aimerai partager avec elles  : On peut en parler ! On peut communiquer !! La solidarité féminine ! Soyez solidaires !   Il existe aussi des hommes alliés des femmes.

On dit souvent  que derrière un grand homme se cache une femme ? Qu’en pensez-vous  ? L’avez-vous vécu ?                                                                                                                                                        

Avec mon actionnaire, j’ai vécu cette expérience. On a travaillé main dans la main. Puis rapidement, je suis passée dans la lumière en devenant PDG de l’entreprise. Ensuite j’ai vécu très vite une tentative de putsch. On a voulu très vite prendre ma place. En fait, l’enjeu est plus de garder le pouvoir, de le maintenir et non juste être à sa tête. Ce fût difficile, mais j’ai tenu.  Par ailleurs, je ne prône pas le pouvoir uniquement féminin, je pense que le partenariat homme-femme ou masculin -féminin est une force !

Que pensez-vous de cette partie du mouvement féministe qui rejette l’homme ?                                                                                                                                            Je suis une « féministe de terrain », car il fallait que j’opère dans un milieu masculin. Je me suis alliée pour faire les choses ensemble. J’aurais aimé avoir plus de reconnaissance ,mais j’ai compris que je ne pouvais prendre ma place dans le combat pour me transformer  qu’en optant pour l’alliance. Le féminin est une ressource à exploiter et je prône l’ouverture du potentiel féminin en alliance avec le masculin qui est déjà bien présent.  Je prône un féminisme d’opportunité et moins un féminisme de combat ni de l’activisme pour améliorer notre condition de femme.  

Moment phare de votre vie : à 28 ans vous  devenez  PDG. C’est la naissance d’une femme d’affaires. Qu’est-ce que cela a changé en vous ?                                                                                               Je m’intéresse au show-business depuis longtemps, un métier que j’ai appris en périphérie.Mais sur le terrain c’est une autre histoire. Suite à une journée de rencontre avec ma nouvelle équipe, je comprends vite que mon poste est convoité. J’ai tenu la barque et j’ai racheté l’entreprise. Testée et contestée tôt a été une vraie expérience mais cela n’a pas été facile. Il a fallu que je me fasse  une  place très vite pour naviguer dans le monde des affaires et de la musique.  

L’envie d’accompagner les femmes, coaching, service, conseil, mentorat ou tout simplement  les mettre en lumière . Vous animez des lives sur Facebook , vous êtes animatrice radio, engagée pour la cause des femmes. Pourquoi toute cette implication ?                                                                                                        

Comme j’ai un vécu, c’est plus concret pour aider les autres. Je suis allée à la rencontre des femmes pour qu’elles aient une connaissance de la vie au féminin, comment se démarquer et mettre en avant leur potentiel. Apprendre à contourner les difficultés et voir comment s’épanouir en restant une femme dans tous les domaines de la vie. Je me suis faite coacher aussi. Je n’arrête jamais d’apprendre !  Mais je sais aussu que c’est important d’accepter son imperfection ! 

Auteure, vous avez écris le best-seller « les 7 clés du leadership féminin » et « faire une femme de soi » paru récemment. On dit souvent que l’écriture d’un livre c’est un peu comme donner naissance à un enfant. Quel message  aimerait-vous  faire passer grâce à l’écriture ?                                                                                                                       

Que les femmes prennent conscience de leur puissance. On a tous des forces en nous. On a des diamants en nous. Chaque femme a un feu en elle. Et chaque femme est propulsée vers son appel personnel. Alors avec mes ouvrages je les encourage. Car on est toutes capables de prendre des décisions importantes dans notre vie malgré les enjeux.  Je m’intéresse au pouvoir féminin, au feu sacré de la femme.

Enfin, il y a eu la venue au monde de votre fille. Être une femme d’affaires leader et engagée n’empêche pas d’être une maman impliquée dans la vie de famille ? As-tu vécu des difficultés particulières ?                                                                                                                                                                              

Quand j’ai décidé de donner la vie, j’avais déjà bien accompli mon parcours professionnel. J’ai fait des choix. J’ai quitté le milieu de la musique et me suis reconstruite avec mes nouvelles priorités. J’ai fait des sacrifices financiers mais je vis avec ma fille qui est ma complice aujourd’hui. Et j’arrive  à  concilier les deux . Encore une fois, ce n’est jamais parfait. Toutes les femmes entrepreneures son entrain de modifier leur façon de vivre sur le marché du travail. Ainsi les femmes seront plus épanouies et donc efficaces. 

 Propos recueillis par Sanaa Bellil

Les péférences de Janie

Votre livre : More Myself, Alicia Keys

Votre film : Thelma and Louise

Votre série: Grey’s Anatomy (Les Leçons de Dr Grey)

Votre chanson : Mary Did you know, Maverick City Music

Votre ville: la mienne, Brossard

Votre peintre : William Turner

Votre acteur : Mark Ruffalo

Votre actrice: Scarlett Johansson

Votre parfum : L’impératrice de Dolce Gabbana

Votre sport: La course en forêt

Votre talent caché : Clairvoyance

Votre voyage inoubliable: Tokyo

LIENS UTILES

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