Imane Khelif met la haine au tapis!

La 33ème édition des Jeux olympiques organisée à Paris  restera dans doute pour longtemps comme l’une des plus fantastiques depuis la première à Athènes en 1896. Tant par son organisation impeccable, ces cérémonies d’ouverture et de clôture innovantes et spectaculaires que par le niveau de performance atteint dans les disciplines qui font le sel de l’évènement quadriennal .

Mais à Paris, il y a eu aussi les petites histoires dans la grande. Parmi lesquelles, nous retiendrons  celle vécue  mais surtout subie  par la boxeuse Imane Khelif. L’Algérienne qui a été sacrée championne olympique dans la catégorie des moins de 66 kg . Une première au niveau africain, arabe et méditerranéen. Mais avant d’atteindre ce nirvâna  la  native  de Tiaret, dans les hauts plateaux de l’immense ouest algérien, a dû traverser l’enfer.

Un sacre olympique sans fioritures !

Non pas sur le plan sportif ,car elle a balayé toutes ses adversaires :mais sur le plan psychologique et mental.En faisant face un déferlement de haine  sur la twitosphère et l’ensemble des réseaux sociaux l’accusant d’être une transgenre qui n’avait pas sa place dans une compétition réservée aux femmes. Mais en faisant face un déferlement de haine  sur la twitosphère et l’ensemble des réseaux sociaux l’accusant d’être une transgenre qui n’avait pas sa place sur un ring d’une compétition féminine.La mèche a été allumée par sa première adversaire Angela Carini qui avait abandonné le combat en pleurs après seulement 46 secondes sous les coups redoutables de l’Algérienne. L’Italienne a clairement estimé qu’elle avait affronté un homme. Si elle avait fini par s’excuser quelques jours plus tard, le mal, hélas, était déjà fait.

Il ne se passa ps un jour sans haine. Des centaines voire de milliers de posts emplis de malveillance, d’insultes voire de menaces destinées à une femme qui ne faisait que pratiquer son sport passion. Aux haineux anonymes se sont joints des hommes et des femmes occupant de très hautes responsabilités à l’échelle planétaire.

À  l’image de l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump (90 millions de followers), Le candidat à un nouveau mandat en novembre prohain  qui a posté plusieurs messages  dont un où  il est question de se battre pour ” garder les hommes hors des sports féminins ». Il a même évoqué longuement la  boxeuse algérienne dans un meeting.

Messages également du  propriétaire de X, Elon Musk (193 millions d’abonnés) et de  l’écrivaine J.K. Rowling (14, 2 millions d’abonnés – celle-là  même qui avait imaginé avec succès le personnage de Harry Potter-  transformée depuis quelques années en extrémiste et wokiste de premier rang. D’autres personnalités de haut rang se sont fourvoyées pour des raisons politiques telle l’italienne  Giorgia Meloni, la cheffe de gouvernement trasalpin. Et même le Kremlin, pourtant alllié historique et grand partenaire économique de l’Algérie, y est allé de sa  mauvaise foi.

Mais pour  connaître la génèse d l’affaire, il faut remonter à l’ exclusion- la veille de la finale ! – de Imane Khelif lors  championnats du monde tenus au printemps 2023  à New Delhi au motif, selon la Fédération internationale de boxe (IBA),  que la pugiliste avait échoué à un test destiné à établir son genre. Non reconnue par le monde olympique, l’IBA a pourtant refusé de préciser quel type de test avait été pratiquéImane Khelif, Hors les rings (agence algéroise, Beauty Code )

 

Cet acharnement sans preuve de l’IBA est heureusement contrebalancé par la position sans ambiguité du CIO  qui avait permis à l’Algérienne de participer au Jeux olympiques 2020 – Imane y avait atteint les quarts de finale –  et lui a réitéré sans ambiguïté son soutien. Le patron du mouvement olympique, Thomas Bach, a tapé du poing sur la table dès le 3 août, au début de la furie destructrice.  :”« Ce que nous constatons maintenant, c’est que certains veulent s’approprier la définition de qui est une femme. Et là, je ne peux que les inviter à proposer une base scientifique, une nouvelle définition de qui est une femme, et comment une personne née, élevée, concourant et possédant un passeport  en tant que femme ne peut-elle pas être considérée comme telle!”. 

“JE SUIS UNE FEMME FORTE !”

Jusqu’ à cette finale  du 9 août dans un stade  Roland Garos en fusion autour d’elle qui voit  Imane  surclasser aux points, à l’unanimité des juges, la Chinoise Yang Liu, championne du monde en titre. Et dire ses premiers mots habillés de délivrance .

« Je suis très heureuse, avait réagi avec une immense émotion Imane Khelif après son succès. Depuis huit ans, c’est mon rêve et je suis maintenant médaillée d’or. J’ai travaillé, je n’ai pas dormi, j’ai été fatiguée pendant huit ans. Maintenant, je suis championne olympique ! « Je suis une femme forte avec des pouvoirs spéciaux. Depuis le ring, j’ai envoyé un message à ceux qui étaient contre moi,  Depuis huit ans, c’est mon rêve et je suis maintenant médaillée d’or. J’ai travaillé, je n’ai pas dormi, j’ai été fatiguée pendant huit ans. Maintenant, je suis championne olympique ! »

Une sortie par le haut pour une jeune athlète  obligée de subir une ignoninie personnelle qui n’a pas épargné sa famille et son entourage contraignant son père à  montrer son acte de naissance aux journalistes pour prouver que sa fille était née fille. Un véritable  camouflet pour cette famille orginaire d’une région d’Algérie aussi austère et fière que conservatrice.

Incroyable ironie du destin : de tout cet acharnement subi à un niveau planétaire, la championne olympique est sortie renforcée. Sur tous les plans: notoriété sportive  et personnelle sur tous les continents et avec de nouvelles ambitions et perspectives sur le ring.

À Alger, on évoque déjà l’intérêt de cinéastes pour la réalisation d’un biopic, alors qu’un promoteur de boxe britannique  de très haut niveau,  Eddie Hearn, se dit prêt à lui offrir une carrière professionnelle en l’intégran( à son écurie : “C’est une amatrice qui a très bien performé, elle a perdu beaucoup de combats, comme elle a pu briller sur le ring. Oui, je la signerai si les faits sont vérifiés et qu’il n’y a aucune raison de l’empêcher de combattre chez les femmes. C’est une boxeuse talentueuse, avec un réel potentiel marketing”.

Reçue par les hautes  autorités de son pays avec tous les  honneurs, comblée de cadeaux en tous genres par les partenaires publics et privés, et d’amour par tous les algériennes et tous les  Algériens, diaspora comprise, Imane Khelif a certainement apprécié encore l’accueil de mégastar que lui avait réservé la ville de Tiaret (250 000 habitants) chef lieu d’une terre ou la culture du blé et l’élevage du cheval sont au coeur des valeurs.

Et amintenant ? Avant de retrouver le chemin de la compétition, Imane a déjà lancé un nouveau défi : traquer devant les tribunaux tous ceux qui ont tenté de la salir durant la compétition. En commaçanrt par les têtes de gondole de l’infamie. Dixit son avocat.

«Tout juste médaillée d’or aux JO de Paris 2024, a confié  Me Nabil Boudi, la boxeuse Imane Khelif a décidé de mener un nouveau combat: celui de la justice, de la dignité et de l’honneur en déposant une plainte pour des faits de cyberharcèlement aggravé auprès du Pôle de lutte contre la haine en ligne (PNLH) du parquet de Paris»L’enquête pénale déterminera qui a été à l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste mais devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique», a encore ajouté l’avocat. Pour lui, «le harcèlement inique subi par la championne de boxe restera la plus grosse tache de ces Jeux olympiques». À Suivre.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

 

 

 

 

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