Héloïse Luzzati : “les femmes ont été évincées de toutes les encyclopédies musicales”

Selon des chiffres dévoilés par une étude lancée par l‘Association française des orchestres, datant  de 2018,  on apprend que  3 % des œuvres programmées par les orchestres et opéras français étaient signées par des compositrices. Une misère !

Ce qui donne raison à l’analyse et au cri du coeur repris dans notre extrait de la rubrique “Leur dernier mot”  par la violoncelliste Héloïse Luzzati, fondatrice  de l’assocation Elles Créatives Women qui gère le  Festival ” Un temps pour elles” et dont elle est la directrice artistique.Cette année, la quatrième édition aura lieu  dans le Val d’Oise du 10 juin au  9 juillet.

Le grand objectif  du temps à venir est de sortir cette création musicale féminine des limbes où elle a été  confinée volontairement ou pas par les hommes pendant des siècles.

Histoire de donner au plus grand nombre de ces musciennes volontairement oubliées de se faire une place et de gagner les coeurs et l’estime des mélomanes. FC 

«En aucun cas Mel Bonis ou Lili Boulanger n’annuleront l’amour que je porte à Brahms ou à Schubert. Et contrairement à ce que j’entends parfois, je ne prétends pas réécrire l’histoire de la musique au féminin. Mais j’assume de dire que cette dernière a été écrite au masculin par des hommes qui ont oublié tout un pan du répertoire. Que les femmes ont été évincées de toutes les encyclopédies musicales, alors que beaucoup étaient estimées et célèbres à leur époque. Et qu’il est anormal que dans les manuels à destination des apprentis musiciens, du type De Bach à nos jours, on ne trouve pas une seule pièce écrite par une femme ! »…

«Leur musique, pour beaucoup, sommeillait chez des ayants droit car il était impensable pour ces compositrices de déposer leurs œuvres en bibliothèque après leur mort. Leur permettre d’être jouées dans des lieux comme les châteaux d’Écouen et de La Roche-Guyon ou à l’abbaye de Royaumont est un moyen de leur rendre justice. En montrant qu’elles méritent de faire clairement partie de notre patrimoine…

( Propos extrait d’un dossier intitulé “Compositrices oubliées,des redécouvertes et quelques couacs”  publié par le  quotidien Le Figaro daté du 2 juin 2023)

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