Fraser-Pryce: “Ne vous diminuez pas à cause de ce que vous pensez que les gens vont penser…”

Cette formidable sprinteuse jamaïcaine, Shelly-Ann Fraser-Pryce, est un modèle pour toutes les athlètes femmes du monde. À 36 ans, la reine du 100 m demeure insatiable. Cinq fois championne du monde et double championne olympique en 2008 à Pékin et 2012 à Londres dans cette épreuve reine du sprint  voire de la discipline, elle paraît indestructible.

À 30 ans, la native de Kingston donne naissance à son premier enfant (Zyon, six ans aujourdhui) . Et alors que certains imaginaient que la maternité  casserait son élan, mettrait un frein terrible à sa carrière, la belle Shelly-Ann  ne s’en laisse pas conter et retrouve le très haut niveau.

Fraser-Pryce fête sa deuxième meilleure performance de tous les temps (10″63) avec son fils Zyon dans les bras.

Deux mois avant  les JO de Tokyo 2020, elle court le 100 m du championnat de Jamaique en 10″63 soit  le deuxième meilleur chrono de tous les temps. Juste derrière le controversé record  du monde  (10″49)  signé par l’Américaine Florence Griffith-Joyner le 16 juillet 1988 à Indianapolis.

Battante formidable, Fraser-Pryce  estime que sur une piste elle est sa seule et principale adversaire. Le mental toujours en  bandoulière, elle vise désormais un sixième titre mondial cet été à Budapest.  Fayçal CHEHAT 

 

J’étais incertaine de qui j’étais en tant qu’athlète,timide à l’idée de parler de mes  objectifs. Maintenant,j’ai confiance en qui je suis et dans tout ce que Dieu m’adonné. Personne ne veut faire d’erreurs,mais vous en faites malgré vous,vous apprenez d’elles,vous perdez,vous revenez,vous gagnez.Vous ne devez pas avoir peur de parler de vos objectifs,vos rêves et de ce que vous voulez atteindre. Ne vous limitez pas ou ne vous diminuez pas à cause de ce que vous pensez que les gens vont penser. Soyez bienveillants avec vous-même.En 2008,je m’entraînais dur mais j’avais toujours cette impression de ne pas être méritante,de devoir en faire plus que les autres…

” Quand vous êtes jeune,20 ou 21ans,que vous venez d’unquartier défavorisé,vous avez toujours l’impression de ne pa sêtre à votre place.Alors oui,vous travaillez,vous courez,vous obtenez des médailles,mais d’une certaine manière vous vous dites que vous ne devriez pas être là.Comme si vous deviez prouver quelque chose.Au fil des ans, j’ai été forgée par les blessures, les retours, la naissance de mon fils (Zyon,en août 2017)…

“À l’approche de mes 30 ans, j’étais tellement inquiète à propos de ce passage,du sprint,de la maternité et de tout le reste,que j’en suis finalement arrivée à un point où je suis satisfaite de qui je suis et de ce que j’ai pu accomplir. À chaque fois que je m’entraîne ou que je participe à une compétition,je me dis que c’est mon moment.Oui, j’ai des adversaires sur la piste mais en réalité, je ne suis en compétition avec personne d’autre que moi-même.Voilà où j’en suis maintenant…”

(Extrait d’un entretien paru dans les colonnes du quotidien français L’Équipe du 12 mai 2023)

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