Cannes 2023 : Merve Dizdar au firmament

L’actrice Turque  Merve Dizdar a reçu  le prix d’interprétation féminine du Festival de Cannes pour sa prestation magistrale et émouvante dans  “Les herbes sèches” du réalisateur Nuri Bilge Ceylan.C’est une première dans l’histoire du cinéma turque  et celle de la compétition de la Croisette.

Merve joue le rôle  de “Nulray“une femme engagée politiquement qui finit par être victime d’un attentat.C’est l’histoire d’une longue et lente reconstruction physique et psychologi- que du personnage que raconte le scénario imaginé par un cinéaste déjà récompensé de la palme d’or à Cannes  en 2014.
Dans cette histoire forte, ou pourtant ce sont les rôles masculins qui dominent, Merve fait preuve d’une humanité rare qui ne pourra  que séduire un très large public.Comme on pourra le vérifier dès le 12 juillet dans toutes les salles de France. Et un peu plus tard dans le reste du monde.
Pourtant, le film qui lui vaut ce sacre fait la part belle à un rôle masculin. Celui de “Samet” , joué par Deniz Celiloglu, un enseignant qui se retrouve coincé  par son service obligatoire dans un village perdu au fin fond de l’Anatolie. Alors alors que son rêve le plus cher était de travailler à Istanbul. Le projet de “Samet”, battu en brèche par des événements inattendus, lui offre toutefois l’occasion de croiser le chemin d’une collègue, Nuray, incarnée Merve Dizdar.
Dans sa déclaration de remerciement  à l’intention du jury qui a voté pour elle, l’actrice native d’Izmir a eu ses mots forts de sens à la veille du deuxième tour de l’élection présidentielle dans son pays :« Le personnage de Nuray, que j’ai incarné dans le film, est une femme qui se bat pour ce en quoi elle croit et pour son existence et qui va en payer le prix. Ce trophée, je le dédie à toutes mes sœurs qui refusent de se  prosterner devant l’injustice, qui  agissent et risquent tout pour cette cause. Commeje le dédite à toutes celles ne perdent pas espoir quoi qu’il arrive et à celles  qui attendent de vivre les jours meilleurs qu’elles  méritent en Turquie. Je le dédie aux esprits combatifs...”
Au lendemain de la projection de son film sur la Croisette, la très prometteuse comédienne s’était réjouie d’avoir eu l’occasion de travailler avec le réalisateur turc dont la réputation internationle n’est plus à faire : “Pour moi, ce fut une expérience sublime de tourner avec Ceylan. Mon personnage n’était pas très détaillé dans le scénario, il fallait l’interpréte.  Travailler avec Nuri Bilge Ceylan est quelque chose de très enrichissant.  On était comme dans un laboratoire au début du tournage, sur les sensations, les personnages. Ce réalisateur est exceptionnel. Tourner, c’était comme une danse où les sentiments se mélangent”. Talentueuse et reconnaissante.
Agée de 36 ans, Merve Dizdar a  suivi des études d’art dramatique et fait ses débuts au théâtre avant de se lancer dans l’aventure cinématographique. «Bir Ses Böler Geceyi» (“A Noise in the Night”), tourné  en 2011, est le film qui l’a fait connaître au public dans son pays.
Mais c’est en  2020, qu’elle frappe un grand coup en faisant partie des têtes d’affiche de la comédie  «War of the Eltis», qui a connu un succès phénomenal en Turquie. Merve a également joué dans de nombreuse séries télévisées.

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