Feryel Saïmanouli (Tunisie : “En ce qui concerne l’héritage : on n’est pas égaux face à la loi”

Pour son premier récit intitulé “Elles n’avaient pas le temps “, paru aux éditions Arabesques,  la Tunisienne Feryel Saïmanouli s’est intêressée à un sujet prégnant dans tous les pays arabes et musulmans, celui de l’inégalite dans les droits de succession entre les hommes et les femmes.

Une inégalité de plus en plus insupportable mais dans la remise en cause est compliquée du fait qu’elle est basée sur des principes religieux fortement ancrés dans des sociétes puissamment patriarcales.Pour la jeune autrice, c’est aussi  l’occa-sion de dénoncer le règne de plus en plus insupportable  du sexisme.

 ” En Tunisie, on n’a toujours pas le  même statut que les hommes, en ce qui concerne l’héritage : on n’est pas égaux face à la loi. Il faut que la société évolue et que les politiques prennent conscience que tous les citoyens ne sont pas égaux. On s’est embourbé dans du conservatisme depuis le déclenchement de la révolution, et on disait souvent que ce n’était pas prioritaire… Et cet argument-là, ils le sortiront toujours. C’est pourtant un droit vital et élémentaire d’être égaux. Il faut commencer à changer les lois. C’est ce qui nous fera changer après et bousculera les mentalités…

 

 “Elles se sont  toutes les femmes. Mais on comprend rapidement que c’est des Tunisiennes, ou des musulmanes, qu’il s’agit. Je ne le dis pas directement, parce que je tenais à ce qu’il y ait une universalité dans le roman : je ne dis jamais où ça se passe, je dis des noms qui ne donnent pas vraiment d’indication sur des lieux précis… Je tenais à ce que tout le monde puisse se reconnaître. Donner cette dimension d’universalité, j’y tenais. Ce récit fait sans doute écho à toutes les femmes issues de toutes les classes sociales. A travers mes mots, je pose un problème, une situation, et je tiens à ce que les récepteurs ou les lecteurs en parlent. Je ne prône pas frontalement un engagement ou un militantisme.

(Propos extrais d’un entretien accordée par l’écrivaine au quotidien tunisien La Presse daté du  2 mai 2023)

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