Emmanuelle Seigner: “Je ne supporte rien de plus que le mensonge et l’injustice”
L’actrice, chanteuse et égérie d’Yves Saint-Laurent, Emmanuelle Seigner, vient de publier ” Une vie incendiée “aux Editions Observatoire qui narrent les dix mois qui ont suivi l’arrestation en 2009 de son mari Roman Polanski dans le cadre de l’affaire “Samantha Geimer“. Qu’elle avait rencontré en 1984 alors qu’elle avait 18 ans et épousé en 1993.
En 1977, le cinéaste franco-polonais avait été accusé d’avoir drogué puis violé une mineure de 13 ans. Une affaire dans laquelle il avait plaidé coupable pour rapports sexuels illégaux avec une mineure. L’actrice qui a toujours été aux côtés du père de ses enfants a voulu écrire ce livre en restant attachée aux faits, car dans la vie, dit-elle, elle ne supporte rien de plus que le mensonge et l’injustice.
Dans l’entretien accordé au Journal du Dimanche, elle révèle auss à quel point – surtout depuis l’avénement du mouvement Me Too – elle a été blakclistée par les médias, le cinéma français et bien d’autres partenaires du monde culturel. Depuis, Emmanuelle Seigner reconnaît avoir perdu des relations…mais pas des ami(es). Dans cette interview, où elle s’exprime sans fards, elle dit ce qu’elle pense decertaines dérives et donne sa conception du féminisme.
Son boycott: “J’ai perdu des contrats de mode. Les magazines féminins mains- tream, qui me mettaient en couverture pour la moindre de mes chansons, ne veulent mainte- nant plus de moi. Les magazines féminins sont contre le sexisme en paroles, mais si sexistes dans leurs attitudes. Ils sont pathé- tiques dans leur manque de cou- rage. Aujourd’hui, je m’en fiche.”
Me Too: “Je dénonce les dérives, le manque de nuance, mais pas le mouvement. Il est formidable que la parole des femmes se libère. La vérité est toujours bonne à dire et à entendre. Tout mouvement a ses dérives et ses usurpateurs, mais il faut faire attention à ne pas décrédibiliser les vraies victimes. Le plus grave est là, pour elles”.
Son féminisme, c’est : “Le droit à l’avortement, à la contraception, l’égalité des salaires, l’accès aux plus hautes fonctions… J’ai été élevée par des parents féministes, attachés à l’indépendance. Je n’ai jamais dépendu financièrement d’un homme. Je comprends tout à fait que l’on soit heureuse en étant mère au foyer. Mais moi, je voulais gagner ma vie.”
(Extraits de l’entretien paru dans les colonnes du Journal du Dimanche daté du 23 octobre 2022)
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