Claudia Cardinale: l’adieu à la Fiancée d’Italie
Ce mardi 23 septembre alors que le ciel gris et le temps maussade et pluvieux annoncçai en quelque sorte la fin de la récréation estivale et le lancement de l’automne cette fois bien à l’heure la mauvaise nouvelle est tombée. Elle a parcouru les campagnes avant d’être happée par le flot médiatique et l’emballement des réseaux sociaux pour nous annoncer le décès à Nemours en Seine-Maritime de l’actrice italienne Claudia Cardinale à l’âge de 87 ans.
En l’occurence l’une des plus grandes stars de la plus belle époque du 7e art. Celle qui court de 1960 au début des années 90 et qui avait pour cathédrales Cinecita en Italie et Hollywood en Californie. La native de la Goulette, un petit port non loin de Tunis, qui n’avait jamais eu, enfant et adolescente, la moindre idée et encore moins d’envie de faire du cinéma. La brunette à la beauté envoûtante qui rêvait plutôt de devenir institutrice, se trouva, happée par le hasard de rencontres et de circonstances person- nelles très particulières, lancée comme un bolide sur un circuit incroyable avec pour destination, la gloire.
Claudia Cardinale et Alain Delon (capture d’écran du film « LeGuépard de Luchino Vosconti
Sous les sunlights, elle a pu grandir vite, très vite, sous la direction des plus grands réalisateurs que furent Federico Fellini, Luchino Visconti, pour ne citer que ceux-la. De ce voyage merveilleux, l’actrice à été l’un des piliers de quelques chef d’oeuvre indestestuctibles. Tels que « Le Guépard », « Huit et demi’, « Pour qui sonne la glas », des compagnonages d’acteurs et d’actrice habillés de talent et de créativité . Et surtout un bouquet d’émotions dont pourront encore profiter bien des générations à venir. Pour tout cela et pour la belle personne que vous avez été durant votre passage sur terre, nous vous disons MERCI Claudia Cardinale. @Fayçal CHEHAT
Claudia Cardinale la Fiancée d’Italie
Son premier film : « Le Pigeon » de Mario Monicelli (Italie, 1958) avec
Son dernier film : « L’île du pardon de Ridha Béhi (Tunisie, 2023)
Son premier contrat de sept ans d’exclusivité :
Avec la société italienne La Vies Cinematografica.
Ce qu’elle a pensé de sa carrière
« J’ai joué tous les rôles, les amoureuses, les filles faciles, les prudes, les méchantes, les naïves… J’aime me transformer devant la caméra, être une autre. Je deviens le personnage quand j’ai le costume, le maquillage, je ne suis pas du tout Actor’s studio. Ce qui plaisait aux metteurs en scène, c’est que je devenais ce qu’ils voulaient. J’ai vécu 100 vies mais je n’oublie jamais qui je suis » Tiré de son autobiographie « Mes Étoiles »
Ses réalisateurs les plus talentueux
Federico Fellini et Luchino Visconti
Ce qu’elle pensait d’eux
« Visconti, précis, méticuleux comme au théâtre, me parlait en français et me voulait brune aux cheveux longs. Fellini, bordélique et dépourvu de scénario, me parlait en italien et me voulait plutôt blonde aux cheveux courts. Ce sont les deux films les plus importants de ma vie » (in Le Monde)
L’homme de son coeur, Pasquale Squitieri
Si elle eut comme premier époux et pendant neuf ans (1966-1975) le producteur italien Franco Cristaldi, l’homme de sa vie (1974-2011) a été le réalisateur Pasquale Squitieri, parce qu’il était le seul homme de son coeur. Leur amour a a duré quarante ans.
La native de la Goulette a raconté l’histoire de cette passion, avec un naturel qui lui ressemble tant, dans un entretien au quotidien Le Monde alors qu’elle était toujours sous la lumière de la gloire: « J’ai su un jour qu’il était à New York, j’ai pris l’avion et, à l’aéroport JFK, j’ai appelé le seul numéro que j’avais, celui d’un de ses amis artistes. J’ai dit : “Je cherche Pasquale” Il me répond : “Incroyable : il est à côté de moi” Et il me le passe : “Claudia, pourquoi m’appelles-tu de Rome ?” – “Voyons ! Je suis à JFK. Viens me prendre !”
Pourquoi lui ? : « « C’était, avait-elle rétorqué à la presse curieuse, un très beau mec, un tombeur, qui enchaînait les conquêtes d’actrices italiennes, françaises, américaines. Et bien, je l’ai voulu à tout prix ». Une histoire à l’Italienne. Vraiment ! »
Pasquale, le papa de sa fille Claude, ne quitta jamais son coeur, même pas après leur divorce (2011), même pas après son décès (2017) comme elle l’avait confié à un quotidien italien du soir : « Ce fut l’unique amour de ma vie. Avec Pasquale, nous avons toujours continué à être amis et unis. On prenait des nouvelles l’un de l’autre ».
Claudia Cardinale avecFederico Fellini sur une scène du tournage de Huit et 1/2
Ses principaux partenaires de jeu
Alain Delon, dans « Le Guépard« et « Rocco et ses frères,; Marcelo Mastroianni , dans « Huit et demi »de Federico Fellini; Charles Bronson et Henry Fonda, dans « Il était ne fois dans l’Ouest« ; Burt Lancaster, dans « Violence et Passion » de Luchino Visconti, Omar Sharif dans » Mayrig » d’Henri Verneuil…
Ses principales récompenses
Le film « Le Guépard » signé luchino Visconti, devenu culte, remporte la Palme d’or au Festival de Cannes en 1963, « Il était une fois dans l’ouest », western signé Sergio Leone et sublimé par la musique jubilatoire du génial italien Ennio Morricone.
Elle reçoit le Lion d’or en 1993 à la Mostra de Venise pour l’ensemble de sa carrière, l’Ours d’or d’honneur au Festival de Berlin en 2002, le Prix Henri-Langlois de Vincennes en 2006, le Prix Lumière en 2013.
Ses mots dits longtemps, bien longtemps avant @Me Too
Sur le temps qui passe
L’actrice a toujours refusé de faire appel à la chirurgie esthétique et préféré laisser la nature faire son oeuvre disait : « Le temps, ça ne m’a jamais posé de problème, dans le sens où je n’ai jamais rien fait pour arrêter le temps, parce que je pense qu’il faut accepter »
Sur la place des femmes dans la société humaine
« On dit toujours que la femme est faible. Ce n’est pas vrai. La femme est beaucoup plus forte que l’homme, parce que la femme donne la vie »
Sur la nudité au cinéma
Elle qui a toujours refusé de tourner les scènes de nue avait rétorqué un jour à un journaliste et critique un peu déçu à la sortie « Pour qui sonne le glas : « Lorsque Henry Fonda me fait l’amour, je ne me dénude pas. Et pourtant, c’est sexy, non ? Et pan sur le micro tendu !
Ses combats hors des studios de cinéma et des planches de théâtre
La fille qui avait grandi jusqu’ 17 ans à la Goulette (Tunisie) n’a pas manqué beaucoup de combats dans la vraie vie. Il y a eu les droits des femmes évidemment mais aussi ceux des homosexuels, la lutte contre le sida, la peine de mort en France et en Italie et dans le monde. Sans oublier sa Fondazione Claudia Cardinale qui soutient notamment l’art contemporain en accueillant des artistes en résidence et qui travaille en collaboration avec le Museo Novecento de Florence et le Château-Musée de Nemours. Nemous où elle s’était installée en 21010. Une région de France qu’elle aimait beaucoup.
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