Chloé Lopes Gomes est une danseuse classique française de très haut niveau qui a dû se battre beaucoup plus que toute autre pour se faire une place au sein des compagnies du seul fait de sa peau noire.

C’est au sein Staatsballett de Berlin que la native de Nice avait rejoint il y a cinq ans, que l’ostracisme a été le plus flagrant avec des humiliations répétées dont le but principal était de la décourager.

Et bien sûr de la pousser à l’abandon  d’une ambition et d’une carrière qui n’étaient pas faites pour des personnes comme elle. Mais Chloé,  fille d’un père cap-verdien et d’une mère algérienne, qui en a vu d’autres, s’est battue comme une lionne.

Le gros incident de Berlin a fait la une de la presse internationale et a permis de lever le voile sur les discriminations insupportables et d’un autre temps, qui salissent l’image de certaines disciplines sportives et/ou artistiques ans.

Oui, jeune femme autant talentueuse que courageuse, Chloé en a vu d’autres, tant son  parcours de vie est parsemé de douleurs et  de violences morales dont elle évoque les grands traits dans un livre fort intitulé “Le Cygne noir” paru aux éditions  Stock en janvier 2023.

Aujourd’hui, cette femme admirable de résilience est une professeur de danse recherchée et respectée qui transmet son savoir-faire auprès de nombre  de ballets de grand standing.   Fayçal CHEHAT

“En 2018, je rejointle “Staatsballett de Berlin. Pour changer de répertoire, et aborder des pièces plus contemporaines. Sur 300 personnes se présentant à l’audition, nous sommes six filles à être embauchées, pour un an de contrat renouvelable. Je suis la seule métisse , plutôt “noire”, d’ailleurs, selon les mots de la maîtresse de ballet.Cette dernière dit très vite regretter mon admission, car ma couleur “va attirer l’attention”, alorsqu’une danseuse doit ” se fondre dans la masse du corps de ballet”. Cette femme s’acharne sur moi, corrigeant de façon obsessionnelle le moindre de mes gestes...

“Nous préparons  Le Lac des Cygnes et elle me répète : “Quand tu n’es pas bien alignée, on ne voit que toi parce que tu es noire”. Le soir de la première, elle veut que je maquille mon corps et mon visage en blanc.Heureusement, le directeur s’interpose. Le lendemain, des articles de la presse allemande louent le fait, exceptionnel, que le Staatsballett ait son premier black swan, ce qui alimente davantage son agressivité à mon égard. Les remarques racistes  et les humiliations  se succèdent. Au bout de deux ans, mon contrat n’est pas renouvelé;Officiellement pour cause de Covid. En réalité, comme l’avoue  un responsable, “because you don’t feet” (parce que tu ne conviens pas”).

(Propos extraits de l’entretien accordé au journal “Le Parisien week-end) du 2 Jun 2023) https://www.leparisien.fr/societe/