Cannes: Maryam Touzani, l’évidente reconnaissance

Le jury de la 76e édition du Festival de Cannes est connu. Présidé par le cinéaste suédois Ruben Östlund, il est composé de  huit membres* dont quatre femmes parmi lesquelles la réalisatrice  marocaine Maryam Touzani. La native de Tanger poursuit  donc sa fulgurante ascension et devient clairement une personnalité qui compte dans l’univers du cinéma international.

Son histoire avec le rendez-vous cannois, l’événement le plus couru du cinéma, remonte à 2019 lorsque sont premier long métrage “Adam” est retenu dans la section “Un certain Regard“. Sa carrière est lancée au point d’être à nouveau conviée à monter les marches de la Croisette pour défendre son film “The BlueCaftan ” en 2022 juste après la pause imposée par la pandémie du Covid-19.

 Myriam Touzani, est Salima dans “Razzia” co-scénarisé avec son mari Nabil Ayouch

Une réussite qui lui a valu d’être en course dans la section “Un certain regard” mais également dans la course à l’Oscar du meilleur film étranger.Le film est dans les salles en France et en Europe depuis le début du mois de mars.

Dans le choix des thèmes abordés par ses films, la scénariste ne fait jamais dans le conventionnel.Pour le moment, c’est la sociéte marocaine qui l’inspire. Et Maryam n’hésite pas à s’intéresser à ce qui est soit brûlant soit caché sous le tapis dans son pays de coeur.

Ainsi, dans “Adam” elle s’empare de la question du patriarcat et de l’aliénation. En effet, le film raconte l’enfer d’une jeune femme enceinte et non mariée en plein désarroi. Dans The Blue Caftan“, elle aborde un sujet aussi tabou que criant l’interdiction et le voile jeté sur l’homosexualité dans un pays où la tradition et les règles religieuses sont encore très prégnantes.

Auparavant,  Maryam Touzani avait signé  deux documentaires “sur les vieilles prostituées marocaines et leur rapport à Dieu,” et sur “ces petites bonnes malléables et corvéables” à souhait.Comme elle avait participé  en 2015 à “Much Loved“, un long métrage  réalisé par son mari  qui raconte une histoire de  prostituées à Marrakech.

Jugé sulfureux et provocateur, la diffusion  du film a été interdite par les autorités marocaines. En 2017, dans “Razzia”, un long métrage co-écrit et réalisé par son mari Nabil Ayouch, elle est Salima, une femme combative et révoltée.

Il faut noter que dans ses productions, la réalisatrice ne s’est pas enfermée dans une vision de femme. Elle a su collaborer  avec son compagnon de vie.Un scénariste et producteur  de talent dont elle ditce qui suit dans les colonnes du magazine digital cnc.fr:  “Avec Nabil, on a commencé à travailler ensemble car il y a eu un désir de partage commun que nous n’avions pas anticipé et qui s’est imposé à nous. Je suis quelqu’un d’assez solitaire et l’écriture peut être un exercice très solitaire

“… Mais j’aime le regard de quelqu’un comme Nabil qui me comprend, qui me connaît, qui sait ce que je veux raconter et qui, avec bienveillance, sait se montrer objectif quand moi-même je ne le suis plus forcément. Tout part donc d’un vrai désir d’échanger sur l’histoire et les personnages...” Pour le moment la magie fonctionne et la collaboration féconde.C’est cette personnalité forte et à l’avenir très prometteur que  les organisateurs du festival de Cannes ont voulu mettre en avant.

@Fayçal CHEHAT

 

 

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