Midi Pile(Mipi):l’irrésistible ascension de Yasmine Iamarene
La nouvelle est tombée en fin de semaine dernière. Une très bonne nouvelle pour Mipi qui signifie « Midi Pile« .La start-up française spécialisée dans la livraison durable sur le dernier kilomètre décarboné fondée en 2020 et dirigée par l’Algérienne Yasmine Iamarène, a été rachetée par le géant français CMA GCM, via sa filiale Colis Privé intégrée à Ceva Logistics. Un cup double pour la trentenaire native d’Alger qui prend ainsi la direction générale de Colis Privé tout en conservant un rôle exécutif au sein de Mipi.
Cette ascension à la fois attendue et fulgurante a mis évidement en joie la brillante femme d’affaires au moment de l’annonce : « Colis Privé et Mipi s’associent pour un même projet : démontrer qu’il est possible de conjuguer qualité de service, respect social et transition écologique dans le transport du dernier kilomètre, Mipi va profiter des 30 années d’expérience de Colis Privé, ainsi nous continuerons ensemble à avancer avec cette ambition commune. Je suis fière de prendre la direction de ce nouvel ensemble ». Un nouvel ensemble qui pèse lourd: un réseau de cinq hubs, 51 agences et 9 500 points de retrait (Colis Privé Stores) et 3800 livreurs.
Mipi: décarbonisation, mixité, efficacité
Quid de Mipi ? C’est une jeune entreprise qui collabore avec les mastodontes du commerce international à l’image de Amazon ou Carrefour. Cette PME créé, il ne faut pas l’oublier en pleine crise sanitaire du Covid 19, réunit aujourd’hui près de 300 salariés, tous sur la base d’un contrat à durée indéterminé et réalise, selon l’information le plus récente, un chiffre d’affaire de 10 millions d’euros.
Parcours volontariste et fulgurant
Contrairement aux modèles du secteur, la jeune société est composée d’un effectif répartis dans les grands centres urbains français – Paris, Lyon ,Marseille, Lille et Bordeaux -entre autres – qui tend vers la mixité parfaite avec 40% de femmes. Cette particularité dans le monde de l’entreprise en France est le fruit d’une volonté affichée dès le départ de l’aventure par Yasmine Iamarene.
Il y a quelques mois, l’entrepreneuse s’était expliquée à ce sujet au détour d’un entretien accordé à France Info: » J’avais la volonté de féminiser le secteur de la livraison qui n’en compte pas plus de 5% alors que nous en sommes à 45%. J’ai grandi en banlieue – elle a grandi à Cergy dans le Val d’Oise – et je sais que l’égalité des chances n’est pas toujours chose donnée .Notamment dans un écosystème assez old-school où les leaders sont majoritairement des hommes »
Yasmine Iamarene reconnaît que ce choix assumé s’est avéré payant: « Je vois la ‘fame’ qui se crée autour de moi, les prix que je reçois, les publications médias qui s’enchaînent : j’en suis fière. En revanche, on ne parle pas des nuits où on ne dort pas, ni de la boule au ventre. Entreprendre, c’est aussi se dire que c’est difficile, mais que c’est ok «
Mais attention, l’Algérienne ne sort pas de nulle part. Comme nous le précise le CV révélé par Ceva Logistics. « Après des études supérieures, elle obtient un bac+5 en école de commerce (ISEE Business School – Paris) et débute sa carrière dans l’univers du luxe, chez Galeries Lafayette, et du retail avec Fast Retailing ».
Ce parcours à la fois atypique et volontariste a été récompensé plusieurs fois . La dernière en date, c’était à la fin de l’année 2024 quand elle reçoit le 52e Bold Woman Award, organisé par la Maison Veuve Clicquot à la Bibliothèque Nationale de France.Un prix qui célèbre « l’audace entrepreneuriale des femmes qui aspirent à impacter positivement la société ».
@Fayçal CHEHAT
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