Laurence Des Cars : « La Joconde ? Le mythe est déjà là ! »
Après une inauguration en fanfare et avec panache fin décembre 2024 de la cathédrale Notre de Dame de Paris, sauvée et guérie des flammes qui ont failli l’engloutir en totalité cinq ans plus tôt, voilà que la capitale française a décidé de ce lancer dans un nouveau chantier gigantesque. Cette fois, c’est le Musée du Louvre à la réputation tout aussi planétaire, victime de son succès , 9 millions de visiteurs chaque année, qui va passer sous les bistouris des architcctes afin de recoudre un certain nombre de plaies qui risquent de l’abimer dangereusement si rien n’est fait dans les prochaines années.

Pour ce faire, on apprend, entre autres changements programmés, que la star incontestable du Musée, La Joconde, va devoir occuper un nouvel d’appartement, plus spacieux et bien à elle afin de recevoir plus confortablement la foule de ses fidèles amateurs de selfies et de vidéos qu’ils s’empressent de partager sur la toile des réseaux sociaux.. Son actuel lieu de vie étant devenu trop étroit et plus en mesure de recevoir dignement ses visiteurs qui viennent des quatre coins de la planète. Au prix de transformer la mystérieuse icône créé par l’Italien Leonard de Vinci en mythe ? A la question posée par le quotidien français Le Monde, la présidente de la vénérable institution culturelle, Laurence Des Cars, a répondu sans détour. Et a assumé sans ciller.
» La Joconde aura son propre espace de 2 000 mètres carrés. Cela permettra de rappeler le contexte de sa création, de parler de sa place particulière dans l’imaginaire mondial, de son destin moderne qui commence avec le vol, de raconter la fascination des artistes et des vi siteurs du Louvre qui ne se dément pas. Près de 75 % de nos visi- teurs souhaitent voir La Joconde quand ils viennent au Louvre
« Le mythe est déjà là ! J’assume totalement. Il faut respecter les envies du public, s’il ressent le be- soin de s’approprier une œuvre avec des selfies, il faut l’accepter. Il faut parler au public du XXIe siè- cle, l’écouter et ne pas le regarder de haut. Nous sommes là pour transmettre des clés de compréhension, pas pour juger nos visiteurs. On ne visite pas le Louvre aujourd’hui avec la sensibilité de nos parents et grands-parents. Le Louvre doit parler à tous. Il n’y a qu’à voir le succès de l’exposition « Louvre couture », qui invite la mode dans le département des objets d’art. Ces salles ne sont pas les plus visitées du musée. Et pourtant, aujourd’hui, les gens s’y pressent parce qu’on leur fait découvrir les objets autrement. Il n’y a pas de fatalité. »
(Propos extraits du grand entretien accordé par la présidente du musée parisien au quotidien français Le Monde paru le 3 février 2025)
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