Judo: les Algériennes sont de retour

Le weekend dernier  à Oran, la capitale de l’ouest algérien, se sont achevés les championnats d’Afrique de judo hommes et femmes. Le judo algérien, longtemps place forte du continent noir et école reconnue sur le plan méditerranéen et international, avait amorcé une légère décrue au début des années 2010. Mais cette fois, on a assisté à un véritable retour de flamme  et à une main mise totale sur la compétition.

Un succès  dans la catégorie masculine et surtout une belle démonstration chez les féminines. Les Algériennes ont remporté quatre des sept catégories de poids  et le tiers (7) des médailles distribuées. Les héroïnes  se nomment  Faïza Aïssahine (-52kg), Yamina Halata ( -57 kg) , Amina Belkadi  (-63 kg) et Kaouthar Ouallal (-78kg). Seules les Tunisiennes, leurs rivales de toujours,  ont réussi à s’emparer d’  une  part du butin.

 

Les championnes algériennes  dont la moyenne d’âge est de 29 ans  confirment  leur emprise sur la concurrence en Afrique. Notament grâce à deux d’entre-eles, déjà bien installées dans le paysage du judo international. À l’image de  Kaouthar Ouallal  (moins de 78 kg)   qui a remporté son septième   titre continental en douze ans.  Le premier elle l’avait arraché de haute lutte  en 2010 à Yaoundé alors qu’elle venait de fêter son 20e anniversaire.  En 2015, elle est désignée meilleure athlète  de l’année  dans son pays, tous genres confondus. Les années suivantes ont permis à la native d’Alger de  réussir quelques belles sorties  dans de grands tournois européens. Il lui manque toutefois  de laisser  une trace dans les grands rendez-vous planétaires: championnat du monde ou Jeux olympiques. À l’instar de ce qu’avaient pu faire  dans les années 2000 les monstres sacrées du judo féminin algérien, Salima Souakri  puis Soraya Haddad ( voir le portrait ci-dessous).

Amina Belkadi: posant avec son troisième trophée continental consécutif dans la catégorie des -63kg

Plus jeune, Amina Belkadi, 14e mondiale  chez les moins de 63 kg à la date du 30 mais 2022 , monte en puissance. A Oran, elle a signé son troisième titre continental consécutif et  va avoir l’occasion de confirmer sa belle progression  à l’occasion des Jeux méditerranéens prévus du 25 juin au 5 juillet à Oran. Un compétition un cran au-dessus du championnat d’Afrique grâce à la présence de  nations fortes de la rive nord de la Grande Bleue. En l’occurence, la France, l’Italie, et l’Espagne. La native de Tizi-ouzou, en Kabylie, peut franchir un cap. Elle en a les moyens. À l’image de ce qu’elle a réalisé cet hiver à Paris en terminant dans le top 8 (7e) dans un des quatre  tournois du Gran Chelem.  Un bon résultat cet été  l’aidera à bien  lancer  sa préparation  des Jeux olympiques 2024 à Paris.

@Fayçal CHEHAT

(1) Photo à la UNE  Kaouthar Ouallal ( crédit photo page Facebook Kaouthar Ouallal 

LA RÉFÉRENCE ALGÉRIENNE

 

Soraya HADDAD : elle a tutoyé les meilleures  du monde

Après avoir écumé jusqu’en 2006 les tatamis du monde entier dans la catégorie des moins de 48 kg, la belle Soraya Haddad  décide de monter chez  les moins de 52 kg ou régnait, jusque-là, Salima Souakri, une autre combattante de légende. Ce changement ne perturbe pas son parcours de haut niveau. À force de se frotter aux meilleures de la planète judo, elle a amélioré sa technique  et a  gagné en assurance. Lors des Jeux Olympiques 2004, elle passe à côté d’un énorme exploit puisqu’elle voit son rêve de médaille se briser de justesse en quart de finale sur une forteresse japonaise nommée Ryoko Tani. Et même si elle ne termine que 7e  à Athènes, la native d’El-Kseur comprend qu’elle n’a plus le droit de douter de son potentiel.

Sorya Haddad : crédit photo page Facebook Soraya Haddad

C’est ainsi qu’en 2005, elle remporte la médaille de bronze au championnat du monde disputé au Caire. À partir de là, Haddad est devenue le porte-drapeau du judo féminin voire du judo algérien tout court. À Pékin,  quatre ans plus tard elle ambitionnait de renouer avec le podium et rêvait de devenir  la première femme africaine  et arabe championne olympique dans cette discipline si pointue. Sa dernière grande performance, une finale au tournoi de Bercy en février 2008, lui ouvrait tous les champs du possible. Dans la capitale chinoise, la quintuple championne d’Afrique  se savait si près de l’exploit. Mais après un parcours fantastique  elle dut se contenter de la médaille de bronze. Qu’importe puisqu’elle faisait son entrée  dans la légende du sport féminin en Afrique et sur les rives de la Méditerranée. Soraya Haddad  pratique toujours sa passion en étant passée de l’autre côté du tatamis. Elle est aujourd’hui entraîneur de la  sélection natuonale  junior de son pays.  F.C 

Née le 30 septembre 1984    à El-Kseur, Algérie. Catégorie : –  48 puis -52 kg.

 

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