Le long métrage  marocain “Tout le monde aime Touda ” signé  Nabil Ayouch a fait forte impression  à Cannes  lors de sa projection ce weekend  dans la salle du Palais des Festivals et des Congrès. Coup double grâce à la prestation exceptionnelle de celle qui habite le personnage de Touda, en l’occurence la remarquable comédienne Nisrine Erradi. A noter que c’est la première fois qu’un film marocain est sélectionné dans la catégorie , la plus prestigieuse du Festival de Cannes.

Ce film raconte l’histoire  d’une femme “qui  rêve de devenir une Cheikha, une artiste traditionnelle marocaine, qui chante sans pudeur ni censure des textes de résistance, d’amour et d’émancipation, transmis depuis des générations. Se produisant tous les soirs dans les bars de sa petite ville de province sous le regard des hommes, Touda nourrit l’espoir d’un avenir meilleur pour elle et son fils sourd et muet.  Maltraitée et humiliée, elle décide de tout quitter pour les lumières de Casablanca…’

Dans la capitale économique du royaume  chérifien, Touda, outre la quête de la gloire et de la réussite matérielle censée accompagner la consécration artistique Touda mène un autre combat. En effet,  elle se bat aussi pour trouver une école qui accepte d’inscrire son fils afin qu’il ait accès à l’instruction malgré son handicap, une manière de lui donner une voix.

Pourquoi ce film ?  Le réalisateur Nabil Ayouch s’en est expliqué en conférence de presse  « Les Cheikhates peuplent mes films depuis longtemps, car elles m’ont toujours interpellé, touché, et je voulais qu’un jour elles se retrouvent au centre d’un de mes récits.  J’ai toujours admiré les femmes fortes, sans doute parce que j’ai grandi avec ma mère qui était ainsi. Ces femmes m’ont toujours passionné. » Il faut rappeler que le réalisateur  de huit autres opus (1)  a pu compter sur l’aide précieuse  de sa femme, MaryamTouzani qui n’est autre que l’auteure du film à succès de la saison 2022-2023 “ Le  Bleu du caftan »  avec comme tête d’affiche,  Lubna Azabal.