Beihja Rahal :”Quand les poétesses arabes organisaient des salons littéraires”

Grande prêtresse  de la musique arabo- andalouse, l’Algérienne Beihja Rahal, auteure de 27 albums, a donné le 20 mai un dernier concert au Centre culturel algérien de Paris. Celle qui vit et crée dans la capitale française depuis 1992 a accordé un passionnant et instructif  entretien au magazine digital dzairworld.  Spécialiste de la nouba çanaa d’Alger, elle rappelle que ce style musical avait beaucoup inspiré les poétesses arabes dès le 11ème siècle. Même si les hommes ont tout fait pour que leur influence demeure discrète. Extrait.

Généralement les noubas sont des poèmes d’amour et beaucoup de non-dits.C’est subtil. On décrivait souvent la belle ou l’amante au masculin. On chante l’amour, la nature, les fleurs, les palais, les oiseaux, les jardins. Avec les années, j’ai commencé à lire les ouvrages de tel ou tel poète. J’ai retrouvé plein de textes que l’on chantait. J’ai ainsi pu mettre des noms sur des poésies. J’ai lu l’histoire et la vie, y compris amoureuse, de certaines poétesses comme Wallada Bint el Moustakfi qui a vécu une histoire d’amour très particulière, au 11ème siècle, avec Ibn Zeydoun. Elle organisait des salons littéraires réservés aux femmes. Un jour, il était invité. Ce fût le coup de foudre. Elle qui lui a envoyé un premier poème. Je l’ai chanté dans mon album Poésiades (Cha’riates) qui est un hommage à certaines poétesses. On nous a toujours dit que ces poésies étaient l’œuvre d’anonymes puis de poètes arabo-andalous mais on ne nous a jamais parlé de poétesses alors que beaucoup en ont écrit”. ( Entretien publié dans les colonnes du magazine dzairworild Beihdja Rahal : « La nouba est une belle et grande musique ». – Dzair World)

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