Annie Ernaux : “Mes deux douleurs, le mépris social et le machisme”

Annie Ernaux est une écrivaine  dont les ouvrages sont souvent autobiographiques à l’image de “Je ne suis pas sortie de ma nuit” paru en 1997 aux Editions Gallimard. La thématique n’a pas empêché la native de Lillebonne en Seine-et-Marne de collectionner les prix. Le Renaudot en 1984 pour “La Place“, les Prix Marguerite Duras et Francois Mauriac en 2008 pour”Les Années“. Et quelques autres. Beaucoup de ses oeuvres ont été adaptées au cinéma, au théâtre et à la radio.

Les questions autour du féminisme et du genre continuent de me bousculer. J’a toujours cette curiosité à l’égard des idées qui changent la société.Oui, j’assure cette formule. J’ai vécu ma jeunesse au milieu d’écrivains engagés. Sartre, de Beauvoir, Camus, qui n’était pas si désengagé que ça. J’ai connu mai 1968 aussi. Je constate, et déplore peu à peu, le désengagement des écrivains. Et du coup, comment dire? J’estime que c’est un devoir de prendre position, Même si je peux me tromper, j’ai envie de témoigner. J’ai un regard sur le monde social et les femmes, deux directions, deux douleurs, qui correspondent à ma biographie – j’ai vécu le mépris social et me suis heurtée, en tant que fille, à la domination masculine.Aujourd’hui, c’est très difficile de gagner sa vie en écrivant des livres.Les écrivains, s’ils se positionnent, ont peur de perdre des lecteurs, de moins en vendre.. on peut le comprendre, mais à mon sens, c’est une erreur.”  ( Extrait d’un entretien paru dans les colonnes du quotidien français Libération du  7 mars 2022)

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