Tania Saleh,son coeur est un réservoir d’amour

Tania Saleh, 55 ans depuis le 11 mars dernier, est une chanteuse, compositrice  et artiste visuel libanaise qui honore la scène artistique de son pays depuis presque quatre décennies. Son dernier album intitulé « Fragile » est dans la veine de ce qu’elle sait faire le mieux : retranscrire l’air du temps dans un pays en grande souffrance depuis la terrible guerre civile du début des années 80 jusqu’aux soubressauts politiques, culturels, sociaux et économiques du début des années 2020.

« Fragile » L’affiche du concert-spectacle de de Tania Saleh

Tania Salah dit et chante ses espérances et ses douleurs. Thèmes qu’elle  a toujours su décrire à travers des textes émouvants et profonds, complètement en phase avec l’âme du pays du Cèdre.  Ses  écrits toujours engagés  et ses choix musicaux lui ressemblent. Ils sont multiples et ouverts  sur le monde: Folk, bossa nova, jazz, rock alternatif.Cette polyvalence lui a permis d’être une invitée appréciée dans les festivals qui comptent en Europe de l’Ouest et du Nord, au Moyen Orient comme aux Etats-Unis. Aujourd’hui, elle totalise 7 albums en studio, la plupart chez le même éditeur (Tantune), deux Live Albums et 9 compilations d’albums dont le dernier a été enregistré en France en 2022.

Sa dernière apparition  sur scène avec son album fragile a eu lieu le 30 juillet 2025à l’ouverture de la 4e édition du festival « De Vin et de Musique »  à Smar Jbeil dans le nord ouest du Liban.  Un événement que la chroniqueuse du magazine numérique beyrouthin agenda culturel.com , Lily Naim , décrit ainsi : « Fragile »,est un spectacle puissant qui explore l’exil, la mémoire et la quête d’ancrage, des thèmes résonnant avec force dans ce lieu chargé d’histoire. Sur la couverture de son dernier album, Tania Saleh s’est recroquevillée dans sa valise, le regard pensif. Elle semble n’avoir rien emporté avec elle, à l’exception peut-être de sa nostalgie et de ses souvenirs qui la rendent « Fragile », une étiquette qu’elle appose sur sa personne en référence aux bagages qu’on transporte avec précaution« . F.C

 

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De quoi son coeur est rempli…

 » Un réservoir d’amour. Toujours plein, au point de déborder. Et dans Leh, je me demande pourquoi les autres ne sont pas aussi généreux de leur amour. Pourquoi ils cachent des choses, pourquoi ils ne montrent pas, en toute transparence, ce qu’ils portent en eux. Je décris simplement une situation que je vis tous les jours : je vois des gens un peu amers, violents, méchants avec la vie et avec les autres. Alors je me demande : pourquoi ? C’est tout. C’est une question d’enfant de cinq ans, mais elle me tord le cœur, tout le temps. Même aujourd’hui. »

Ce qui la désespère …

« La méchanceté. La quantité de méchanceté et de terreur qu’on subit. Et ce sentiment d’impuissance que je ressens… immense. Ça m’épuise. C’est ça qui me rend un peu folle : le fait qu’on laisse tout passer comme si de rien n’était, comme si toute cette horreur était normale. »

(Extraits de l’entretien que l’artiste a accordé au quotidien libanais  » L’Orient-Le Jour  » daté du 31 juillet 2025)

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