Docteure en psychologie, l’Algérienne Chérifa  Sider, spécialiste du stress post-traumatique,installée en Ile de France, a publié une brillante chronique qui fait le point sur la situation des femmes dans son pays d’origine. Et pour rappeler, à ceux qui usent de la violence afin de s’opposer à la bataille pour le respect et l’égalité des droits, qu’ils ont tort de vouloir faire croire que celle bataille est celle de la division de la société.

“Désormais, l’expérience féminine prend tout son sens dans le Hirak. Mais le patriarcat s’invite vite tel un langage entravant une perspective de revendication légitime.
D’ailleurs, les féministes étaient non seulement agressées sur la place Audin, à Alger, mais stigmatisées comme source de division. Alors que la démocratie ne peut être qu’égalitaire. Quelle est la valeur de la parole féminine quand tout paraît si paradoxal ? Il est temps de puiser davantage dans le combat des Algériennes qui luttent contre le néocolonialisme, le terrorisme, la violence patriarcale, la hogra (mépris) et le Code de la famille. Faisons de cette “mémoire traumatique” un symbole et une ressource résiliente, pour que personne n’oublie le courage de nos moudjahidate à l’avant-garde de l’émancipation, de nos militantes, de nos démocrates et de nos hirakistes. Enseignons à l’école, même si celle-ci est au bord du naufrage, l’histoire du combat féminin et le parcours de nos militantes, à l’instar de Djamila Bouhired, d’Assia Djebar, de Djamila Boupacha, de Wassila Tamzali, d’Ahlem Mosteghanemi, de Fadéla M’Rabet, d’Ourida Chouaki, de Fadéla Boumendjel-Chitour, de Fatma Oussedik… Il est urgent d’aider nos victimes invisibles, sous emprise, ô combien traumatisées. Souvenons-vous qu’Amina et Chaïma ont été battues avant d’être brûlées vives ...” (Extrait d’une chronique parue dans les colonnes du quotidien algérien Liberté  daté du 5 mars 2022 )