La compositrice et flûtiste palestinienne Nai Barghouti a terminé la réalisaton de son premier album intitulé sobrement Nai 1. Elle l’a annoncé, sans préciser la date de sa mise en vente, dans un message posté sur les réseaux sociaux ou elle écrit : « Nous avons travaillé si dur pour que cet album prenne vie de nos cœurs au vôtre ».
Attention, ce premier album à l’âge de 23 ans ne dit pas tout de la précocité de la native de Ramallah en Cisjordanie. Elle est tombée dans la marmite de la chanson et de la musique à l’âge de 14 ans, Avant de s’installer au Pays-Bas à l’orrée de sa majorité.
Diplomée du Conservatoire de musique d’Amsterdam en 2019, et titulaire d’une maîtrise en musique, elle justifie déjà d’une belle expérience. Puisqu’elle remporte un an plus tard le Young Talent Award décerné par le Royal Concertgebouw d’Amsterdam. Toutefois, son premier coup magistral, elle le réussit lorsqu’elle chante dans l’opéra « Orfeo et Majnoun » qui est une création savant mariage entre Orphée et Eurydice, ( de Christoph Willibald Gluck ) et Majnoun Layla (Le fou de Layla) qui est sans doute la plus passionnante et la plus populaire histoire d’amour dans la culture arabe.Celle qui narre les péripéties du le poète bédouin Qays ibn al-Moullawcah qui trouve ses racines dans l’Irak du VIIe siècle.
Son inteprétation avait fait sensation en 2018 lors du festival d’Aix en Provence. Aux médias qui n’ont pas manqué de l’interroger, la jeune artiste avait rétorqué qu’elle était contente que l’on puisse rappeler la dimension universelle de la culture : « Dans cet opéra, avait elle confié à l’AFP, on montre sur un pied d’égalité Qays et Leila, et Orphée et Eurydice, aucune civilisation n’est supérieure à l’autre. C’est très important ». Elle s’était également réjouie de l’occasion qui lui était offerte de chanter en arabe devant un public occidental.
Enfin, comme tout(e) palestinien(n)e qui se respecte,et pour cause, l’engagement n’est jamais très loin: » Nous sommes tout le temps évoqués dans les médias sous l’angle de l’occupation (israélienne), les guerres. Il n’y a que des tragédies. On ignore les belles choses, la musique, les talents, la culture de chez nous ». Bien sûr, c’est mieux en le disant. À suivre.
@Fayçal CHEHAT
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