Zeyne: femme et musicienne palestinienne engagée

La chanteuse palestinienne Zeyne Sajdi , 27  ans, installée  à Londres  pour suivre des études de sociologie et de communication depuis 2019, puis cntrainte de rentrer à Amann sa ville de naissance suite à  l’épidémie du Covid 19, elle vient de sortir un dernier single titré « Hilwa » sous le label saoudien MDLBEAST Records, avant de faire écouter au monde  entier son premier album durant le mois d’août. Mais dès ce mois de juillet, elle partagera son travail  à l’occasion de quelques rendez-vous prestigieux comme  ceux de Londres  ( 19 et 20 juillet),  Paris  (22 juillet)  puis ( 28 juillet). La première semaine d’août elle se produire consécutvement  à Riyad  et   Djeddah.

La superbe couverture de Hilwa est superbement illustrée pa  trois femmes entrelacées par leurs cheveux tressés. dont la chanteuse  décrypte le sens dans les colonnes du média Arabnews daté du 11 juillet :  » L’image représente trois générations – ma mère, ma grand-mère et moi – toutes reliées par une tresse continue. C’est un symbole d’héritage ; la force tranquille et l’amour transmis d’une femme à l’autre. La tresse incarne un amour qui n’est pas toujours exprimé, mais profondément ressenti et dont on se souvientincarne tout cela : vulnérabilité, défi et un profond sentiment de continuité générationnelle.» Le sens de la famille et la passion de la musique sont clairement un héritage béni d’un père collectionneur de disques, d’une maman  cheffe d’un orchestre Dabke  ( danse traditionnelle levantine) et d’une soeur aînée talentueuse pianiste de musique classique .

La native de Amman avoue une inspiration aussi éclectique que prestigieuse: « J’ai autant de références orientales qu’occidentales, avoue-t-elle en octobre 2024 dans les colonnes de   Mixte Magazine, j’adore la chanteuse libanaise Fairouz, c’est une artiste majeure qui a véritablement influencé la pop culture. J’aime aussi les frères Rahbani, le poète palestinien Mahmoud Darwich, Cheb Khaled, Oum Kalthoum… J’apprécie aussi des artistes comme Lauryn Hill, Daniel Caesar, ­Angèle, Stromae et Jorja Smith. L’une des artistes qui m’inspirent et me fascinent le plus, c’est Rosalía. Elle est la preuve que la musique transcende les barrières culturelles et linguistiques. » Excusez du peu !

Lorsque le même journal lui demande si elle se considère comme une porte-parole de la Palestine, son pays d’origine et de coeur, par modestie, sans doute, elle tempère et développe sa réflexion :  « Porte-parole” est un mot un peu fort, mais ce qui est sûr, c’est que je veux faire entendre ma voix en tant qu’artiste dans la révolution qui est en cours. Je suis tellement fière de voir ma génération se battre pour la justice. J’ai été très touchée de voir toutes ces étudiant·e·s se mobiliser partout dans le monde pour la Palestine ces derniers mois. Certain·e·s ne sont même pas arabes, mais il·elle·s se sont révolté·e·s contre la mort de personnes innocentes. J’espère avoir une plus grande audience encore, partout dans le monde, pour faire entendre ma voix et partager la vérité du peuple palestinien. »

Modestie, en effet, puisque en décembre dernier,elle sort une vidéo  émouvante intitulée « 7arrir 3aqlak/Asli Ana » (libérez votre esprit) qui condamne la  volonté génocidaire de l’occupant de Gaza  et de ka Cisjorani   qu’elle présente ainsi : « Ce clip expose tout ce qu’ils essaient d’effacer. La beauté et la richesse de notre culture, de notre patrimoine, de notre langue, de notre histoire, de notre résilience et de notre créativité. C’est un appel à revendiquer notre identité dans un monde qui s’acharne à la supprimer. Exister c’est résister. »

Preuve de la montée en puissance de Zeyne, le fameux magazine « Rolling Stone  »  la met  en tête d’affiche  du premier numéro de sa nouvelle édition consacrée à la région MENA (Moyen-Orient et Maghreb). Dans le portrait qu’il lui consacre, le spécialiste  Danny Hajjar écrit: “Ces deux dernières années en particulier, alors qu’elle écrivait et enregistrait l’album Awda (qui veut dire ‘retour’ en arabe), Zeyne a été contrainte de se poser la question de ce que signifiait vraiment être une femme musicienne palestinienne, au moment où son peuple risquait d’être rayé de la carte. Encore une pépite palestinienne talentueuse et engagée à suivre.

@Fayçal CHEHAT

 

 

 

 

 

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