Musique : l’Algérienne Saloua n’est plus
La chanteuse de Hawzi et de variété algérienne, Saloua, de son vrai nom Fetouma Lemitti, est décédée jeudi dernier à Blida à l’âge de 86 ans. Des suites d’une longue maladie. Sa carrière avait commencé en 1952, c’est à dire deux ans avant l’embrasement révolutionnaire. Mais ce n’est qu’en 1962 qu’elle rengistre « Lalla Amina » son premier titre chez l’éditeur Pathé Marconi . En collaboration avec le compositeur Lamraoui Missoum Le succès populaire fut d’emblée au rendez-vous. « Layla Amina« , chanson hommage après le décès du roi du Maroc Mohammed V était la troisième vente du label jiste derrière « Milord » d‘Edith Piaf et « J’ai quitté mon pays » d’Enrico Macias !
Avant ce premier événement musical personnel, elle avait fait de la radio. D’abord à Alger avant de rejoindre Paris où radio France lui offre l’occasion d’animer la première émission consacrée entièrement aux femmes arabes. Après l’indépendance, Saloua va régner durant trois décennies sur son genre musical, notamment grâce à sa voix magnifique. Pour les spécialistes des musiques algériennes, elle était la digne héritière de l’icône Fadila Dziria. Elle a également travaillé en duo avec l’autre monstre de la chanson populaire,Rabah Driassa. En l’occurence, les titres « Nahwak Ya Lghali », « Kif Rayi Hemelni », Mazalni Maak » et « Chams » qui connurent un énorme succès. Dès la nouvelle du décès connue, les hommages se sont multipliés dans les médias mas également sur les réseaux sociaux.
De son côté, le palais d’El-Mouradia a rendu public le message du chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune envoyé à la famille de la défunte: «La scène artistique vient de perdre un nom de cette génération qui a brillé avec son parcours artistique et enrichi le champ culturel avec une œuvre d’une créativité éblouissante liée à notre patrimoine musical riche et varié. C’est avec une grande tristesse que nous faisons nos adieux à une chanteuse qui appartient à cette génération qui a porté l’amour de la patrie et l’a manifesté dans les manifestations internationales, une génération fière de sa singularité et de son authenticité ». Toutefois, ces bons mots au parfum officiel, ne doivent pas tromper : Les vingt dernières années la star algérienne était en effet complètement ignorée par les institutions publiques et les médias officiels.
Saloua a été inhumée vendredi à Algzr au cimetière Al Alia.
@Méditerranéennes Magazine
Commentaires