Laura Vasquez :«J’ai une certitude :c’est ce que j’ai à faire»

Son deuxième roman, « Les Forces », aux éditions Sous Sol, fait partie de la moisson littéraire 2025. Sa sortie est semble-t-il, selon la majorité des critiques, appelée  à laisser une grosse impression  aurpès du grand public. Considéré comme « un roman-manifeste contre la normativité », « Les Forces «  retrace de façon chronologique le parcours d’une narratrice, qui, de l’enfance à l’âge adulte, traverse cinq différentes strates sociales. Tout du long, des textes de philosophie et de littérature… Son héroïne navigue dans les eaux stagnantes d’une société dont elle rejette épidermiquement les codes, avec l’impression d’être « vivante dans un monde de morts .

Certes, ce n’est que son deuxième roman après  » La semaine perpétuelle«  paru en 2021  chez le même éditeur. Un opus récompensé d’entrée  par  la mention spéciale du Prix Wepler et le Prix de la page 111.un livre sur « les gens d’Internet. Écriture animiste, où toutes les choses du monde peuvent parler – où le monde est possédé« .

Quatre ans entre les deux romans, mais  la native de Perpignan qui a fêté ses 39 ans en, n’était pas restée inactive. Loin s’en faut. Puisqu’elle a donné à lire  recueils et épopée et renoué avec la poésie commencée en 2014 avec « La main de la main »,  aux éditions Cheyne qui a reçu le « Prix de la Vocation. Vous êtes de moins en moins réels aux éditions Points en 2022 et « Le livre du large et du long »  aux éditions du Sous-sol en 2023. La même année, elle dccroche le prix Goncourt de la poésie pour l’ensemble de son œuvre.

Une créativité intense symbolisé également par une pièce de théâtre «  Zéro » (éditions 2024)  où  « il y a beaucoup de silence entre les deux voix, entre les deux personnages principaux de cette pièce qui n’ont pas de nom. Leur parole flotte, et entre leurs paroles, il y a des silences indiqués dans le texte où il est simplement écrit ‘silence' ».

Séance de signature ) la Librairie Oxymore

De l’entretien brillant accordé à Libération, nous avons retenu pour la rubrique « Leur dernier mot »  son envie d’aller au bout de sa passion qu’est l’écriture  et sa certitude d’arriver, un jour, à quelque chose d’important. 

« Je crois que je suis au maximum de mes capacités, et même que je me dépasse dans chaque livre. Mais sans doute qu’il va y avoir autre chose, une puissance supplémentaire, si je peux vivre encore, si j’ai toute ma topette, si je ne tombe pas malade, si j’ai bien travaillé; si je mis beaucoup, si je continue, peut-être que je vais arriver à quelque chose de plus important

 » Ça me va d’être très concentrée, d’avoir une vie monotone, répétitive, des relations stables et de mettre toute ma force là-dedans. Si demain un livre arrive et me demande dix ans de boulot, et donc dix ans d’absence, il faudra avoir la force de l’accepter.Et je donnerai tout. ¨Rien que je ressens quand j’écris, quand vraiment j’écris, cette espère de vérité, immense, rien ne dépassera.

« Je n’a pas beaucoup de certitude dans la vie, mais j’en ai une : c’est ce que j’ai à faire. Peut-être que je vais rater  et que mes livres sont en train d’aider un gamin qui ne sait pas encore qu’il va écrire. C’est comme ça dans l’histoire de l’humanité, de grands écrivains se sont appuyés sur des oeuvres mineures qui les ont précédées de peu. Peut-être que c’est ce que je suis, un peit maillon. Ce n’est pas grave, c’est très bien. En tout cas, je fais de mon mieux. »

(Propos extraits de l’entretien paru dans les colonnes du quotidien « Libération » daté du 23 août 2025)

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