Cinéma: Hiam Abbass célébrée par l’Egypte

L’actrice et réalisatrice palestinienne Hiam Abbass, 65 ans, qui a joué dans près de 65 longs métrages depuis ses débuts en 1987, 18 téléfilms, 9 courts et moyens métrages et de nombreux prix individuels  sera l’invitée  d’honneur de la 46e édition  du  Cairo International Film Festival  (CIFF) qui se déroulera du 12 au 21 novembre dans la capitale égyptienne. Elle est attendue pour être récompensée  du Prix de la Pyramide d’Or pour l’ensemble de son oeuvre dans  le 7e art.

Hiam Abbass ( photo dossier de presse du CIFF Le Caire )

Son parcours  d’artiste  multicartes et engagée – elle est aussi scénariste et metteur en scène  au théâtre –  est époustouflant La native du  village de Deir Hanna  qui étouffait dans un pays où elle n’avait pas le droit de prononcer le nom de  Palestine  en tant qu’arabe israëlienne’ n’avait qu’une envie c’était de rejoindre l’Europe avec l’ambition de devenir actrice  et comédienne et vivre  en tant que femme autonome assumant ses choix. Après un court séjour à Londres au début des années 80, elle s’installe à Paris où elle vit depuis quarante ans.

En tant que comédienne, Hiam a travaillé sous la direction de grands réalisateurs  arabes. À l’image de Rashid Masharaw ( « Haifa« ) , Amos Gitaï (« Free Zone » ), Arab Nasser (« Dégradé« ),  Hany Abu-Assad (« Paradise Now « )  un film nommé aux Oscars...

En France, elle marque son territoire cinématographique dès 1987 avec sa première apparition dans « Noces en Galilée« , l’excellent long métrage du Palestinien Michel Khleifi. Suivent des films  tels  que « Chacun cherche son chat »  de Cédric Klapisch  et  quelques années plus tard   « Satin rouge«  de Raja Amari. En tant que scénariste et réalisatrice, son premier film  remonte au début des années 2000. C’était un court métrage « Le Pain » qui  fit un long et fructueux chemin  dans de  nombreux festivals internationaux.

Extrait e « Paradise Now, nommé aux Oscars en 2017

Grâce à une renommée fulgurante, la professionnelle  a réussi à séduire quelques  monstres sacrés du cinéma international. Notamment lorsque l’immense Steven Spielberg  a sollicité son talent  dès 2005  en lui confiant un rôle dans « Munich‘   puis Ridley Scott lui offrit une chance dans   « Exodus » . Alors que   Jim Jarmusch la fit jouer  dans  «The Limit of Control» et  Tom McCarthy » dans « The visitor » avant de tourner pour  Denis Villeneuve  en 2007 et Patrice Chéreau dans « Persécution » Trois ans plus tôt, elle avait collaboré  avec le réalisateur mexicain Alejandro Iñarritu pour diriger ses acteurs dans «Babel». En 2017, elle  donne la réplique Ryan Gosling dans «Blade Runner 2049»

Fait rare dans la profession,  en 2023  elle est à l’affiche du  passionnant documentaire « Bye bye Tibériade« , réalisé par sa fille, Lina Soualem, qui raconte l’histoire de sa famille dont l’exil remonte à 1948   suite à  la création de l’État d’Israël et le début de la Nakba qui avait contraint des  centaines de milliers de Palestiniens à quitter la terre de leurs ancêtres.

C’est la seule fois, avait-elle confié à l‘Agence France Presse, où, troublée, émue, par le thème du documentaire proposé par sa fille, elle s’est posée intimement cette question : «Oh là là, qu’est-ce que je vais dire et surtout qu’est-ce que je ne vais pas dire ?»  Un retour sur la mémoire  familiale  qu’elle s’était souvent empêchée de mettre en image  parce que disait-elle, il  lui semblait  » difficile d’aller creuser dans cette histoire qui est trop proche et dont je suis la première héritière».

En raison sans doute  de ses racines habillées de douleur, Hiam Abbass, qui maîtrise parfaitement quatre langues, l’arabe, le hébreu, le français et l’anglais  a la force de répéter  que parce que  « la beauté est dans le mélange, il faut qu’on embrasse pleinement cette multiculturalité. »

Dans la même veine, dans le même état d’esprit et en dépit d’une réalité du monde plus que jamais déprimant, l’on découvre que  l’artiste ne ferme jamais  la porte à l’espérance : «  C’est la beauté de l’échange que je privilégie dans ma vie, confiait-elle toujours au micro de l’AFPpouvoir écouter et en cours de route changer d’avis. Or, dans les débats aujourd’hui, on aboie l’un sur l’autre, on ne s’écoute pas. Personne ne se questionne plus : « Tiens, ce qu’il dit, je n’y avais jamais pensé, mais ça bouscule mes certitudes »… L’idée même de certitude est dérangeante. Si on ne doute plus de rien, de soi-même notamment, comment avancer ? ».

@Fayçal CHEHAT

 

Son actualité  

Théâtre

Le 14 juin, elle était de la première de la pièce  L’Écriture ou la vie, d’après L’Écriture ou la vie, de Jorge Semprún. Une création  mise en scène avec Jean-Baptiste Sastre. Une tournée est aussi programmée dès cet automne avec les dates suivantes : Maison d’Izieu,2 et 3 novembre 2025; Châteauvallon-Liberté, scène nationale de Toulon, 5 au  8 novembre 2025: Maison de la Culture de Bourges ,9 & 10 février 2026 ;, Le Cratère – Scène nationale d’Ales,5 & 6 mai 2026. Dans cette pièce, Jorge Semprùn y narre sa déportation à Buchenwald  durant la deuxième guerre mondiale  et « les difficultés de « rapporter » ses souvenirs ».

Cinéma

En 2025  elle a achevé le tournage « Palestine 36  » le long métrage  signée Annemarie Jacir où elle est Hanane. un film qui raconte le soulèvement des villages palestiniens contre la domination coloniale britannique. Sortie prévue au printemps 226

 

 

 

 

 

 

 

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